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Guerre en Ukraine : Moscou multiplie les promesses pour rattacher les régions de Kherson et Zaporijia à la Russie

Comme en Crimée il y a huit ans, Moscou s'engage à fournir subventions et infrastructures aux deux régions du sud de l'Ukraine. Des promesses visant à faciliter le projet de rattachement de ces territoires à la Russie. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un drapeau soviétique flotte au dessus d'un mémorial consacré à la Second Guerre mondiale à Kherson (Ukraine), le 20 mai 2022. (ANDREY BORODULIN / AFP)

Mardi 24 mai, deux responsables russes de haut-niveau, le ministre de la Défense, Serguey Choïgou, et le secrétaire du conseil national de sécurité, Nikolaï Patrouchev, ont affirmé que la guerre en Ukraie risquait de durer. Alors que le conflit est entré dans son quatrième mois, ces deux proches de Vladimir Poutine, considérés comme des faucons du régime, ont affirmé que la Russie n'avait pas l'œil rivé sur son planning et remplirait ses objectifs, quel que soit le temps nécessaire.

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Pendant que les combats se poursuivent dans le Donbass, la Russie avance à peine masquée dans les territoires du sud de l'Ukraine, qu'elle a déjà conquis. Ainsi, Moscou envisage sérieusement de rattacher à la Russie les régions de Kherson et Zaporijia, comme elle l'avait fait pour la Crimée en 2014.

Aides aux agriculteurs, rénovation des routes...

Déjà, le 18 mai, le vice-Premier ministre russe Marat Khousnoulline s'est rendu à Kherson et Zaporijjia. Le dirigeant politique a été très clair : ces régions du sud de l'Ukraine, limitrophes de la Crimée, ont vocation à devenir russes. "Nous appliquerons toutes les mesures de soutien que nous avons en Russie grâce au ministère de l'Agriculture", a-t-il lancé aux agriculteurs locaux, leur promettant ainsi des aides. "Nous contribuerons au développement de l'économie autant que possible." Invitant tout le monde "à coopérer" et assurant qu'il "ne faut avoir peur de rien", il a affirmé que "Kherson a de grandes perspectives et une place de choix dans la famille russe".  "Nous allons vivre et travailler ensemble dans le futur." 

Pour asseoir son influence sur ces deux régions, la Russie procède comme elle avait fait en Crimée : en promettant une pluie de roubles. La monnaie russe est d'ailleurs en train de devenir la monnaie officielle. Outre les subventions, Moscou va bientôt payer les retraites des personnes âgées. Le pouvoir russe s'est également engagé à reconstruire les routes, surtout celles qui mènent vers la Russie. Néanmoins, pour l'instant, il n'est pas question d'organiser un référendum sur le rattachement des deux régions à la Russie, comme cela a été fait en Crimée. Et pour cause : le gouverneur de Kherson, nommé par les Russes, expliquait récemment qu'il n'y en avait pas besoin.

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