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Guerre en Ukraine : environ "2 000 PME sont impactées", selon le secrétaire général de la CPME

Il faut, selon le secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises, que figure un volet sur l'approvisionnement pour sécuriser l'approvisionnement des entreprises dans le plan de résilience économique annoncé par le gouvernement.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, le 4 juillet 2013, à Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), estime mardi 8 mars sur franceinfo qu'environ "2 000 PME sont impactées" en France par la guerre en Ukraine, en termes d'approvisionnements ou d'envolée des coûts de l'énergie. Il doit être reçu en fin d'après-midi mardi par le Premier ministre, avec plusieurs partenaires sociaux.

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Il compte réclamer des "mesures, ponctuelles d'une part pour aider les entreprises à passer ce cap, et des mesures de moyen et de long terme pour qu'elles puissent s'organiser autrement".

franceinfo : Qu'allez-vous demander ce mardi après-midi au Premier ministre ?

Jean-Eudes du Mesnil du Buisson : On va lui faire part des difficultés que rencontrent un certain nombre d'entreprises du fait de la situation en Ukraine et en Russie, parce qu'on est impacté, évidemment des deux côtés. Dans le fameux plan résilience, il est extrêmement important qu'on ait un volet sur l'approvisionnement, qu'on arrive à sécuriser l'approvisionnement des entreprises. On va avoir un problème sur l'aluminium, sur le titane, sur les minerais d'acier. Il faut à tout prix que les entreprises qui utilisent ces matériaux puissent s'approvisionner ailleurs : on a besoin des pouvoirs publics pour pouvoir trouver d'autres filières d'approvisionnement et raisonner globalement.

Ensuite, on va évidemment lui parler des entreprises impactées parce qu'elles sont implantées en Ukraine ou en Russie, ou des entreprises françaises qui exportent dans ces pays-là. On va insister sur le fait que naturellement, il y a des très grandes entreprises dont on parle régulièrement, mais il existe également des PME, et notamment des sous-traitants de ces grandes entreprises qui seront aussi concernées. Il ne faut pas les oublier.

Combien de PME sont-elles impactées par la situation en Ukraine ?

On a environ 2 000 PME qui sont impactées, donc c'est très loin d'être neutre. Pour certaines d'entre elles, c'est absolument fondamental. Quand vous exportez par exemple 40% de votre production en Russie, si ça s'arrête d'un coup et qu'on ne vous donne pas un coup de main pour passer cette période, vous n'avez plus qu'à mettre la clé sous la porte. On a besoin de mesures, ponctuelles d'une part pour aider les entreprises à passer ce cap, et des mesures de moyen et de long terme pour qu'elles puissent s'organiser autrement.

Quel accompagnement est nécessaire selon vous ?

On demande qu'un certain nombre de dispositifs, mis en place à l'occasion de la crise sanitaire, puissent être réactivés dans des conditions intéressantes pour les entreprises. Par exemple, l'activité partielle. Certaines vont se retrouver dans cette situation du fait de ce qui se passe dans l'est de l'Europe. On demande que pour ces entreprises, elles puissent bénéficier de l'activité partielle avec un zéro reste à charge. De la même façon, elles doivent pouvoir bénéficier des moratoires sur le paiement des charges sociales et fiscales.

Quel est l'impact des prix de l'énergie sur les PME françaises ?

L'impact est d'abord sur ce qu'on appelle les industries électro-intensives, c'est-à-dire celles qui consomment le plus d'électricité ou gaz. Par exemple, une papeterie implantée en Normandie avait négocié un contrat de gaz qui représentait 300 000 euros par an en 2020 : si elle doit renégocier avec les conditions actuelles, c'est 2 millions d'euros. Si elle veut répercuter la hausse, elle devra augmenter son prix de vente de 25%. On est sur une remise en cause du modèle économique de l'entreprise. Pour les transporteurs routiers, ce qu'on appelle le poste carburant, c'est un quart du coût d'exploitation d'un véhicule. Quand on prend 14 centimes d'augmentation du carburant en une semaine, c'est quelque chose d'absolument dramatique pour ces entreprises. Certaines n'atteignent plus le seuil de rentabilité et vont commencer à travailler à perte.

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