Cet article date de plus de deux ans.

Guerre en Ukraine : depuis Lviv, ces ingénieurs en informatique s'attaquent à la désinformation en Russie

À l’ouest de l’Ukraine, rencontre avec deux ingénieurs informatiques qui ont mis de côté leur activité professionnelle pour contre-attaquer sur le plan de l’information la propagande russe sur la guerre en Ukraine.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue - Fabien Gosset
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Un téléphone et un ordinateur connectés à Facebook, le 24 février 2022, à Athènes (Grèce). (NIKOLAS KOKOVLIS / NURPHOTO / AFP)

Leurs armes : un ordinateur et une connexion internet. À la tombée de la nuit, dans le centre-ville de Lviv, dernière grande ville ukrainienne avant la Pologne, le retentissement des sirènes est presque devenu ordinaire pour Octap.

>> Guerre en Ukraine : suivez l'évolution de la situation dans notre direct

Il travaille dans un entrepôt : c'est là qu'il opère avec une équipe de cinq personnes. Depuis deux semaines, ils envoient des SMS ou appellent massivement des citoyens russes pour, explique-t-il, leur rendre compte de la réalité de la guerre.

"On essaie de joindre directement les mères et les frères et sœurs des soldats russes."

Octap, inégnieur ukrainien

à franceinfo

"On envoie des messages à des citoyens russes pour les informer des pertes que subissent leurs armées, développe Octap. On nous insulte : 'Sales nazis !' Quelqu'un de l'équipe a même reçu des menaces de mort".

Iaroslav aussi s'est habitué aux menaces. Ce patron d'une agence de communication a fui la capitale Kiev, en direction de Lviv, dix minutes après avoir entendu les premiers bombardements de l'offensive russe. Et, lui aussi, avec ses salariés, une cinquantaine de personnes, ils attaquent des serveurs russes pour les rendre inaccessibles. "Ces intrusions dans les serveurs, ce sont des pratiques illégales", admet-il, glissant qu'il travaille en coopération avec le gouvernement ukrainien.

"Notre objectif, c'est surtout d'informer, pas d'agresser."

Iaroslav, directeur d’une agence de communication à Kiev

à franceinfo

Agresser "comme, par exemple, porter atteinte au fonctionnement du réseau pétrolier ou gazier russe, précise Iaroslav. Il s'agit plutôt d'empêcher la diffusion de la propagande et de rendre compte de ce qui se passe vraiment ici". La liste des réseaux sociaux interdits sur le territoire par Moscou est, pour lui, la preuve que la diffusion du discours antirusse est efficace.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.