"Le choix des enfants syriens" : d'Aylan à Omran, le dessin qui résume l'horreur de la guerre en Syrie
"Les victimes ne sont plus que des chiffres", assure à francetv info, vendredi, Khalid Albaih, le Soudanais derrière ce dessin largement partagé sur les réseaux sociaux.
C'est un dessin puissant résumant l'enfer de la guerre en Syrie. A gauche, le visage d'Omran, ce petit garçon de 5 ans victime des bombardements à Alep. A droite, Aylan Kurdi, l'enfant mort noyé en Méditerranée. Intitulé "Le choix des enfants syriens", l'image dresse un parallèle entre ceux qui s'exposent aux bombardements en restant chez eux, et ceux qui risquent leur vie en tentant de fuir leur pays pour rejoindre l'Europe.
#Khartoon - Choices #OmranDaqneesh 5 pulled from under the ruins, #AylanKurdi 3 drowned in the Mediterranean #Syria pic.twitter.com/Y4XQgfKgHt
— ALBAIH (@khalidalbaih) 18 août 2016
Partagé des milliers de fois sur Facebook et Twitter, ce dessin est l'œuvre d'un illustrateur soudanais de 35 ans. Depuis Doha (Qatar), où il vit, Khalid Albaih raconte à francetv info la genèse de son dessin. "J'ai vu cette vidéo, comme tout le monde. Cela m'a beaucoup affecté, parce que je suis moi-même un réfugié et que j'ai deux enfants qui ont l'âge d'Omran", explique-t-il. Fils de diplomate, il a fui le Soudan après le coup d'Etat de 1989.
"Des gens souffrent et cette tragédie continue"
"Cela m'a fait penser à Aylan Kurdi. Tout recommence, les choses se répètent. Des gens souffrent et cette tragédie continue", poursuit-il, en parlant de la Syrie mais aussi du Yémen, de l'Afghanistan, de l'Irak et du Pakistan. Khalid Albaih regrette que les victimes de ces conflits ne soient "plus que des chiffres", "déshumanisées". La vidéo du jeune Omran permet de lutter contre ce phénomène.
C'est une bonne chose de trouver une image comme celle-ci, qui permet de rendre les victimes humaines à nouveau. Des milliers de gens meurent tous les jours, dans l'anonymat.
Khalid Albaih aimerait que son dessin, l'un des plus viraux qu'il ait dessiné, attire l'attention sur le sort des Syriens. "J'espère qu'il poussera les gens à réfléchir à ce qu'ils peuvent faire pour aider, donner de l'argent ou faire pression sur leur gouvernement, explique le caricaturiste, avant de glisser : Si je pouvais parler à Omran, je lui dirais que je suis désolé de pas pouvoir faire plus pour lui."
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