Brexit : le Royaume-Uni refuse de "s'engager sérieusement", s'agace Michel Barnier
Selon le négociateur en chef de l'Union européenne, il n'y a pas de "progrès tangibles" dans les discussions sur les modalités de sortie du Royaume-Uni. Londres accuse de son côté Bruxelles de lui proposer un accord de libre-échange "bien inférieur" à ceux signés dans le passé avec d'autres pays.
Le Royaume-Uni refuse de "s'engager sérieusement", a affirmé Michel Barnier, vendredi 24 avril, à l'issue d'une semaine de discussions sur les futures relations post-Brexit. Le négociateur en chef de l'Union européenne sur le Brexit a accablé les Britanniques. "L'objectif que nous avions d'avancer vers des progrès tangibles (...) n'a été que très partiellement atteint au terme de cette semaine", a regretté le Français, à l'issue de négociations par visioconférence.
Le Royaume-Uni n'a pas voulu s'engager sérieusement sur un certain nombre de points fondamentaux.
Michel Barnier
De son côté, le Royaume-Uni s'est dit "déterminé" à trouver un accord de libre-échange post-Brexit avec l'UE malgré d'"importantes divergences" subsistant à l'issue d'une semaine de négociations. Dans un communiqué, Downing Street a accusé Bruxelles de lui proposer un accord "bien inférieur" à ceux signés dans le passé avec d'autres pays. Les désaccords se concentrent sur des sujets comme la pêche ou la concurrence. "Nous devons maintenant avancer d'une manière constructive. Le Royaume-Uni reste déterminé à trouver un compromis avec pour base un accord de libre-échange", indique le gouvernement britannique.
Une date butoir en juin
Les Britanniques ont par ailleurs réaffirmé leur volonté de ne pas prolonger la période de transition. "Le Royaume-Uni ne peut pas refuser de prolonger la transition et dans le même temps ralentir les discussions dans certains domaines", a insisté Michel Barnier. S'il juge ces "difficultés sérieuses", le Français les croit "encore surmontables avec de la volonté politique, du réalisme et du respect mutuel". La date butoir de juin pour évaluer les chances d'un accord se rapproche pourtant à grands pas et le manque de progrès fragilise la perspective d'un accord d'ici au 31 décembre, la date limite.
"En gros, ça n'a pas avancé d'un iota", résume une source européenne. "Le problème, c'est que le Brexit est devenu la dernière roue du carrosse avec la pandémie. Il y a un manque d'attention politique – naturelle compte tenu des circonstances – et une lassitude", ajoute-t-elle. Conséquences : même si Londres et Bruxelles continuent d'afficher leur "ambition" et leur volonté d'avancer, les divergences déjà présentes début mars, après le premier cycle de négociations, sont toujours là.
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