Italie : le cargo à la dérive est finalement arrivé à bon port

Il s'appelle l'Ezadeen, c'est un cargo construit en 1966, qui bat pavillon de la Sierra-Leone. Un bateau de 73 mètres de long, avec 450 migrants à bord. Un bateau qui a dérivé, inexorablement, une partie de la journée. Ce vendredi soir, peu avant minuit, il est finalement arrivé à bon port, dans celui de Corigliano Calabro après que l'armée italienne en ait pris le contrôle.

Car les machines étaient tombées en panne - ou arrêtées -, et l'équipage avait fui le navire. Un hélicoptère de l'armée italienne a été envoyé dans la journée, pour y hélitreuiller des hommes. Quelques heures plus tard, six garde-côtes sont parvenus à prendre le contrôle du bateau.

La Guardia Costiera prende il comando del mercantile con 450 migranti e dirige verso il porto di Crotone.

— Guardia Costiera (@guardiacostiera) January 2, 2015

Si l'on en croit ce site internet, qui suit à la trace tous les mouvements de bateaux sur la planète, l'Ezadeen est parti de Chypre, du port de Famagusta, le 19 décembre dernier. Il était à destination de Sète, en France. Mais avant Chypre, sa précédente escale était... Tartous, en Syrie. De là à penser que les migrants sont, une fois de plus, des Syriens, il n'y a qu'un pas, qu'il est encore trop tôt pour franchir.

Selon le porte-parole des gardes-côtes, il y a des femmes et des enfants à bord du bateau. Les sauveteurs ont trouvé le navire en pilotage automatique mais il n'y avait plus de carburant dans les cuves. Personne ne sait ce qu'il est advenu des passeurs/ Deux options dans ce genre de cas : soit ils ont déserté le navire, soit ils sont cachés parmi les migrants.

Abandonner le navire, la nouvelle tactique des passeurs ?

La Syrie, le Blue Sky M en venait lui aussi. Le bateau, chargé de près de 800 migrants, est arrivé mercredi à Gallipoli, au sud-est de l'Italie. Ici aussi, le cargo avait été abandonné par l'équipage. Serait-ce devenu la nouvelle tactique des passeurs ?

On le sait, le business est devenu très rentable : selon Frontex, la branche de l'Union européenne chargée de la surveillance des frontières, les passagers paient entre 5.000 et 10.000 dollars pour leur traversée. A ce prix, il serait rentable de carrément abandonner un vieux navire en bout de course.