Grèce : bientôt 12.000 réfugiés massés dans le camp d'Idomeni
A l’entrée du camp, deux bulldozers déblaient les gravats. "On va construire deux nouvelles tentes pour loger 160 personnes au chaud", explique Emilios, le responsable de l’équipe technique de Médecins sans frontières. Mais évidemment, cela ne va pas suffire, car malgré les annonces de l’Union européenne, Emilios, comme beaucoup de grecs, reste pessimiste.
"On avait déjà la crise économique, maintenant on a la crise des réfugiés. La Grèce ne peut pas s’en sortir seule, c’est un problème européen, et un problème mondial, en fait. Et pourtant, il y a beaucoup d'habitants qui aident les réfugiés, ça me touche."
Ces bénévoles, qui sillonnent le camp, distribuent des boites de biscuits, tous les réfugiés les ont vus. Ils apportent parfois des couvertures comme celle que tient Hella dans ses mains. Elle a quitté la Syrie, et attend, depuis dix jours, l’autorisation de traverser la frontière macédonienne. "Il y a des gens gentils ici, des bénévoles qui viennent nous voir, et qui nous demandent si on a besoin de quelque chose, ils sont incroyables, mais ils ne peuvent pas aider tous les réfugiés".
"Si l'Europe ne veut pas voir de réfugiés, il faut couper l'accès à la mer. Parce que quand on traverse, on croit qu'on aura une nouvelle vie. Et soudain, tout l'espoir s'évanouit"
— Hella, jeune réfugiée syrienne
Hella regarde au loin, vers les barbelés, et les grilles qui ferment la frontière, et elle ajoute : *"Je crois que si l’Europe ne veut pas voir de réfugiés, alors il faut couper l’accès à la mer, avant qu’on prenne le bateau. Parce que quand on traverse, on croit qu’on va pouvoir avoir une nouvelle vie. Et soudain, ici, tout l’espoir s’évanouit".
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