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Catalogne : les bureaux de vote ouvrent pour un scrutin symbolique

Les Catalans ont commencé à voter ce dimanche matin pour un scrutin symbolique. Ils doivent se prononcer sur l'indépendance de leur région. Une consultation sans valeur légale.
Article rédigé par Mathieu de Taillac
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Les bureaux de vote ont ouvert pour une consultation symbolique © RF/Mathieu de Taillac)

"Voulez-vous que la Catalogne soit un État ? Et, en cas de réponse affirmative, voulez, vous que cet État soit indépendant ?". Ce sont les deux questions auxquelles sont censés répondre les citoyens qui le souhaitent, dans la riche région du nord-est de l'Espagne. Un référendum qui n'en a pas le nom, car le gouvernement espagnol et les tribunaux s'opposent à cette consultation.

Cette consultation "sera un grand succès " prédit Josep Molins de l'Assemblea Nacional de Catalunya, l'une des deux associations indépendantistes. Avant le scrutin il a tenté de mobiliser les électeurs. Un succès en dépit de "l'interdiction du gouvernement espagnol ", dit-il.

 

Madrid, en effet, a saisi le tribunal constitutionnel pour suspendre une première initiative de référendum en bonne et due forme. Le gouvernement régional catalan a réagi en organisant une consultation symbolique, en s’appuyant sur des volontaires indépendantistes. Une formule qui ne convainc pas du tout les partisans du maintien de la Catalogne en Espagne. "En Catalogne il  va y avoir une grosse farce. Voter sur la sécession c'est illégal en France, en Espagne, en Allemagne, en Italie ", explique Ferran Brunet, professeur d’économie à l’Université autonome de Barcelone, est membre de la Societat Civil Catalana. D'autant,dit-il que ce sont les séparatistes qui "organisent, qui contrôlent et en plus il n'y a pas de listes électorales ", assène le professeur.

Les indépendantistes vainqueurs à tous les coups ?

Les conditions ne sont pas réunies pour parler de véritables élections légales et démocratiques. Beaucoup doutent même de leur représentativité. Le plus probable est que les partisans de l’union avec l’Espagne boudent les urnes. On aurait du coup une très grande victoire de l’indépendantisme mais une très faible participation.

Mais que le oui ou le non l'emporte, ce sera quand même un succès juge Muriel Casals, présidente d’Omnium, l’autre grande association indépendantiste : "On demande que tous les démocrates aillent voter. S'il y a beaucoup de "non" ce sera un succès. Cela voudra dire que tous les démocrates catalans veulent partager avec nous le droit à voter ." Et si la participation est faible, ce ne sera pas un problème selon elle : "Je ne dirais pas que c'est un échec. Si quelqu'un ne reconnait pas le droit à voter, c'est son problème. "

"Une grande kermesse indépendantiste"

Quel que soit le résultat, il semblerait donc que les indépendantistes gagnent à tous les coups. Sauf que s’ils ne mobilisent que les leurs, les partisans de la sécession n’auront rien démontré, tout juste leur capacité à entretenir la flamme toujours et encore, grâce à des manifestations qui brillent par leur enthousiasme et leur originalité.

 

Ce scrutin serait une sorte de grande kermesse indépendantiste, c’est le rêve du gouvernement espagnol, qui depuis le départ fait tout pour décrédibiliser l’initiative… Madrid gagnerait ainsi un peu de temps. Pour le moment, les indépendantistes catalans ont au moins l’occasion de mesurer leurs forces et de se conforter dans leurs convictions.

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