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Après leur succès, les indépendantistes catalans craignent une riposte des autorités espagnoles : "On sait ce qu’ils sont capables de faire"

Au lendemain des élections régionales qui donnent la majorité absolue aux indépendantistes catalans au Parlement, les vainqueurs n'ont pas complètement le cœur à la fête. Beaucoup redoutent la réaction des autorités.

Article rédigé par Grégoire Lecalot, franceinfo - Edité par Mariam El Kurdi
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Militants de l'ERC, la gauche républicaine de Catalogne, jeudi 21 décembre 2017 à Barcelone. (ALBERTO ESTEVEZ / EFE / MAXPP)

Après la victoire des indépendantistes catalans aux élections régionales jeudi 21 décembre, les sentiments des Catalans sont mitigés. Comme tous les matins, David, originaire de la banlieue de Barcelone, sort de la gare de Barcelona Sants avec son vélo, vendredi. Un matin comme les autres ? Pas tout à fait. En ce lendemain de scrutin, David ressent des sentiments mêlés. "Ce que j’ai vu, et ça me semble clair, c’est que l’indépendantisme a gagné en Catalogne. Et après, il y a quand même une grande partie des Catalans qui se considèrent comme Espagnols et il serait vraiment bon qu’on les respecte aussi. La majorité a voté et nous demandons l’indépendance vis-à-vis de l’Espagne", explique-t-il.

Une victoire "un peu compliquée"

Les sentiments sont aussi mêlés pour José Luis. Il s’inquiète de la réaction des autorités espagnoles. "C’est une victoire un peu compliquée quand-même, parce que on gagne mais l’Etat espagnol risque d’utiliser la force d’une manière ou d’une autre. C’est la façon de faire de l’Etat espagnol et du Parti populaire." Pour José Luis, la victoire est donc difficile à savourer. "Je ne m’attends pas à ce qu’il y ait un changement de posture. On sait ce qu’ils sont capables de faire. C’est pour ça que c’est une victoire difficile à transformer en quelque chose de concret", dit-il.

La menace est bien concrète pour les indépendantistes. Ils considèrent comme prioritaire une négociation pour trouver une solution aux ennuis judiciaires de leurs responsables. "Le président Puigdemont qui est maintenant en Belgique, ne peut pas venir maintenant en Espagne parce que s’il vient en Espagne, il ira en prison, rappelle par exemple Nuria, une autre électrice catalane. C’est une réalité. Le président d'ERC est en prison. C’est une autre réalité". Et Nuria n’est pas prête d’être rassurée. Depuis jeudi, de nouveaux dirigeants indépendantistes font l’objet d’une enquête, notamment Marta Rovira, qui a remplacé Oriol Junqueras, président d'Esquerra republicana de Catalunya, la gauche républicaine, déjà emprisonné.

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