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La justice belge refuse d'extrader le rappeur espagnol Valtonyc vers Madrid

Le rappeur, de son vrai nom Josep Miquel Arenas Beltran, a été condamné à trois ans et demi de prison pour "apologie du terrorisme", "injures à la Couronne" et "menaces". Il a ensuite pris la route de la Belgique et fait depuis l'objet d'un mandat d'arrêt international.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le rappeur Valtonyc lors d'une conférence de presse à Gand (Belgique), le 17 septembre 2018. (JOHN THYS / AFP)

La justice belge a rejeté la demande de remise à l'Espagne du rappeur Valtonyc, condamné dans son pays à trois ans et demi de prison pour "apologie du terrorisme" dans ses chansons et exilé en Belgique dans les environs de Gand (nord du pays). "Le juge a décidé qu'il n'y aurait pas d'extradition", a déclaré l'un des avocats, Simon Bekaert, à l'issue d'une audience au tribunal de Gand, lundi 17 septembre.

Les avocats ont expliqué que les incriminations retenues par la justice espagnole n'avaient pas d'équivalent dans le droit belge. Ils ont souligné que le parquet de Gand pouvait toutefois faire appel de ce rejet. "Je suis satisfait, content", a réagi le rappeur devant la presse.

Des paroles qui s'attaquent aux politiques et au roi

De son vrai nom Josep Miquel Arenas Beltran, ce rappeur majorquin de 24 ans est visé depuis le 24 mai par un mandat d'arrêt international émis par la justice espagnole. Il a été constaté ce jour-là qu'il était "en fuite" à cause d'une condamnation à trois ans et demi de prison pour "apologie du terrorisme", "injures à la Couronne" et "menaces", une peine confirmée en février par la Cour suprême.

Dans les paroles de ses chansons, Valtonyc évoque le meurtre de membres du gouvernement, de la famille royale et de partis de droite. "Qu'ils aient peur comme un garde civil au Pays basque" ou "le roi a rendez-vous sur la place du village une corde autour du cou", rappe-t-il en catalan dans ces textes de 2012 et 2013, qui lui ont valu sa condamnation.

"C'est de l'art et c'est tout"

La justice avait considéré que ces paroles faisaient entre autres l'apologie "incontestable" des indépendantistes basques de l'ETA, organisation armée ayant ensanglanté l'Espagne jusqu'en 2011 et classée comme terroriste par l'UE. Parlant de chansons cherchant "à choquer la conscience des gens", Valtonyc s'est toujours défendu d'avoir incité à s'en prendre physiquement à qui que ce soit.

"Après avoir regardé [le film] Kill Bill, allez-vous commencer à trancher la gorge de gens avec un katana ? Non, avait-il plaidé début juillet à Bruxelles, lors d'une conférence de presse. Les gens comprennent que c'est de l'art et c'est tout. Ce qui se cache derrière tout ça, c'est la persécution politique et idéologique."

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