: Vidéo Contre l'envahissement des crabes bleus, la solution se trouverait dans l’assiette
“Je crois qu'il y en a 1 000 fois plus que l'année dernière”, explique Jean-Claude Pons, pêcheur d’anguilles. Le crabe bleu est l’une des espèces les plus envahissantes de Méditerranée. Originaire des côtes américaines, il a été accidentellement introduit par les eaux de ballast des bateaux commerciaux entre l'Atlantique et la Méditerranée. Au départ sous forme de larves, l’espèce a explosé au fil des années. “Dans l'étang de Canet, on est passé de quelques individus en 2019 à 14 tonnes en 2022. Donc, il rentre en compétition avec les espèces autochtones, natives de Méditerranée, comme les autres crustacés, les mollusques, les poissons”, confie Guillaume Marchessaux, chercheur à l'université de Palerme.
“Consommer le crabe bleu serait un geste citoyen”
Car en plus d'envahir les eaux, il cause de réels dégâts, de par son agressivité. Il abîme le matériel de pêche et tue le poisson : “On attrapait 20-30 kilos d'anguilles dans la poche. Maintenant, aucune. Avec les crabes, elles ne rentrent plus. Et les seules qui rentrent sont mortes”, commente Yves Rougé, pêcheur d’anguilles. Pour Guillaume Marchessaux, “consommer le crabe bleu serait un geste citoyen”.
En Amérique, l’espèce est très appréciée, tellement qu’elle est surpêchée. Loin de notre culture culinaire, des sensibilisations à sa consommation existent, notamment avec certains chefs cuisiniers comme Jean Plouzennec, président des Toques Blanches Roussillon-Occitanie qui propose le crabe au four ou en bisque.
Cette consommation implique un cadrage de la pêche, plus comme un moyen de contrôle que durable. “L'objectif étant de déterminer quel matériel, dans quelle lagune fonctionne le mieux pour pêcher le maximum de crabes bleus sans pour autant pêcher d'autres espèces qui seraient des prises accessoires”, livre Guillaume Marchessaux. Depuis 2019, des méthodes de piégeage sont testées avec des pêcheurs.
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