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Une nouvelle forêt va voir le jour dans le Val-d'Oise, avec des espèces adaptées au climat du futur

Un million d’arbres ont été plantés sur quelque 1 300 hectares dans la plaine de Pierrelaye-Bessancourt, dans le Val-d’Oise, pour donner un avenir à des terres contaminées pendant des décennies par les boues d’épandage de la région.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La plaine de Pierrelaye-Bessancourt, dans le Val-d'Oise. (ETIENNE MONIN / RADIO FRANCE)

À cette échelle, cela n'a pas été fait depuis des décennies. Dans le Val-d’Oise, sur la plaine de Pierrelaye-Bessancourt, une forêt est en train d’être entièrement plantée : un million d’arbres, au total, sur plus de 1 300 hectares, vont sortir de terre. C’est un poumon supplémentaire pour l’Île-de-France et un moyen de donner un horizon à des terres qui ont été profondément polluées.

Ce que l’on voit pour l’instant de cette forêt, ce sont des troncs minuscules de quelques dizaines de centimètres de haut, plantés en alignement dans un champ, à quelques centaines de mètres d’une des nombreuses autoroutes qui traverse ce secteur d’Île-de-France.

Une terre contaminée

Cette terre peut être considérée comme stérile. Elle a été contaminée pendant des décennies par les boues d’épandage de la région. Cette forêt est donc un moyen de lui redonner un avenir explique Bernard Tailly le président du Smapp le syndicat qui gère le projet. "Il n'y avait que deux issues : garder l'espace naturel en l'occupant d'une façon pérenne, qui résiste à l'urbanisation, ou alors l'urbanisation, indique-t-il. Malheureusement, depuis quelques années, la zone est devenue presque abandonnée. C'est donc une reconquête de l'espace pour le long terme."

Les premiers arbres ont été plantés il y a trois ans. Le syndicat a déjà acheté la moitié des terrains. Il faudra presque un demi-siècle pour que cette forêt devienne mature. Elle est composée notamment d’érables, de cèdres, de tilleuls de chênes, avec les soucis de s’adapter aux effets du changement climatique dit Michel Beal, directeur pour l’ONF de l’agence Île-de-France Ouest.

Plus de trente espèces plantées

"Il faut que la forêt soit là demain, après-demain, dans vingt ans, dans cinquante ans, dans cent ans et faire en sorte que les essences que l'on plante aujourd'hui soient encore résistantes, adaptées au climat des 30 ou 40 prochaines années", explique-t-il. "Nous travaillons à partir des données du Giec sur le changement climatique, poursuit Michel Beal. Aujourd'hui, on a un véritable cocktail d'essences : ce sont plus de trente espèces qui ont été plantées, pour ne pas mettre tous les œufs dans le même panier."

À cause de la pollution des sols, les arbres fruitiers ont été exclus. La cueillette des champignons sera aussi sans doute interdite. La forêt va s’étendre sur sept communes. Elle permettra de faire un pont entre les vallées de l’Oise au nord et de la Seine plus au sud. Les premiers animaux attendus sont des oiseaux. Le coût de cette forêt est estimé à 85 millions d’euros, essentiellement pour l'achat des terrains et la mise en état.

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