Glyphosate : Olivier Véran veut "supprimer totalement et de manière générale les pesticides dont on suspecte un rôle négatif sur la santé"
"Notre volonté est de supprimer totalement et de manière générale les pesticides dont on suspecte un rôle négatif sur la santé", a affirmé mardi 10 octobre Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, sur franceinfo. "La France a exprimé son désaccord avec l'extension pendant dix ans de son autorisation à condition qu'il y ait des alternatives", a-t-il précisé, alors que la Commission européenne a proposé en septembre de renouveler pour dix ans l'autorisation du glyphosate dans l'UE.
Les Etats membres de l'Union européenne se prononceront le 13 octobre sur la proposition de la Commission de reconduire pour dix ans dans l'UE l'autorisation de cet herbicide soupçonné d'être cancérigène, mais pour lequel le régulateur européen n'a identifié aucun niveau de risque justifiant l'interdiction.
"La France considère qu'il n'y a pas vocation à reconduire pendant dix ans, en faisant comme s'il n'y a pas des alternatives qui se développent, l'utilisation du glyphosate", a martelé le porte-parole du gouvernement. "Encore faut-il qu'il y ait des alternatives partout", a-t-il nuancé.
"Parce que si vous laissez les agriculteurs sans alternative, vous me réinviterez pour me dire que la France n'est plus capable de fournir des fruits et légumes et que l'on achète des produits au Maghreb remplis de glyphosate", a expliqué Olivier Véran. "Il faut une solution scientifique rationnelle, on est en train de la développer, on est en train de la mettre en place", a assuré Olivier Véran.
"C'est la France qui porte le fer et qui montre l'exemple puisque nous avons déjà réduit de 20% et c'est nous qui investissons le plus pour toute la filière afin de trouver des moyens de soutenir l'agriculture sans avoir recours au glyphosate", s'est félicité le porte-parole du gouvernement.
L'exposition au glyphosate pendant la grossesse à l'origine de malformations
Le glyphosate, la substance active du célèbre "Roundup" commercialisé par le groupe américain Monsanto, racheté en 2018 par le géant allemand Bayer, avait été classé en 2015 "cancérogène probable" pour les humains, par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé.
Son autorisation actuelle dans l'UE renouvelée en 2017 pour cinq ans, expirait le 15 décembre 2022. Elle avait été prolongée d'un an dans l'attente d'une évaluation scientifique de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Pour la première fois, dans une décision de mars 2022 mais rendue publique lundi 9 octobre, la Commission d'indemnisation des enfants victimes d'une exposition prénatale aux pesticides a établi un lien de causalité entre l'exposition au glyphosate d'une mère durant sa grossesse et la malformation de son fils. "C'est l'honneur de la France d'avoir un fonds comme celui-ci qui est capable d'indemniser des personnes, il n'y a pas d'autres pays qui le fait", a salué Olivier Véran.
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