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L'OCDE alerte sur une forte augmentation prévue de la production et des déchets plastiques

Les centaines de millions de tonnes de déchets produits chaque année jouent un rôle important dans l'effondrement de la biodiversité. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des déchets sur une plage du nord de Beyrouth (Liban), le 28 novembre 2017.  (JOSEPH EID / AFP)

L'ONU a récemment lancé des négociations pour lutter contre la pollution aux déchets plastiques. Mais dans un rapport publié vendredi 3 juin, l'OCDE estime que la production de plastique et les déchets associés vont fortement augmenter d'ici à 2060, et ce, même si des mesures d'encadrement fortes sont prises au niveau mondial. Si rien n'est fait, la production de plastique va quasiment tripler par rapport à 2019, de 460 millions de tonnes à 1 231 millions de tonnes, et celle des déchets plastiques augmenter dans les mêmes proportions, de 353 à 1 014 millions de tonnes, selon ce document intitulé "Perspectives mondiales des plastiques : scénarios d'action à l'horizon 2060".

Les centaines de millions de tonnes de déchets produits chaque année, qui se dégradent en micro-plastiques, sont retrouvés dans tous les océans du globe, dans la banquise, dans le corps des humains et des autres animaux, et même dans de l'air prélevé au sommet de montagnes. Ils jouent ainsi un rôle important dans l'effondrement de la biodiversité. 

Un traité mondial attendu vers 2024

L'ONU a lancé début mars les négociations pour un traité mondial contre la pollution plastique. Mais la mise au point d'un texte n'est pas attendue avant 2024. En attendant, l'OCDE a évalué deux scénarios avec des mesures renforcées portant sur l'entièreté du cycle de vie des plastiques (production-utilisation-recyclage ou élimination), comme le prévoit le mandat des négociateurs du futur traité international. Ils pourraient être mis en œuvre "pour un coût relativement modeste rapporté au PIB".

Le premier scénario "d'action régionale" prévoit des engagements différenciés par pays, avec des mesures plus ambitieuses pour ceux de l'OCDE, plus riches. Le deuxième, "d'ambition mondiale", envisage "un ensemble de mesures très rigoureuses destiné à réduire les rejets mondiaux de plastiques à un niveau proche de zéro à l'horizon 2060"Mais même dans ces deux scénarios, l'utilisation des plastiques et la production de déchets connaissent une forte augmentation.

En "action régionale", la production de plastique passerait ainsi de 460 millions de tonnes à 1 018 millions de tonnes (soit 17% de moins que le niveau prévu si rien n'est fait) et celle des déchets grimperait de 353 millions de tonnes à 837 millions de tonnes (également -17%), estime l'OCDE.

Dans les deux scénarios, seules les quantités de "déchets mal gérés" et des "rejets de plastique" dans l'environnement baisseraient en valeur absolue par rapport au niveau de 2019.

Le volume de déchets mal gérés passerait de 79 millions de tonnes en 2019 à 59 millions de tonnes en 2060 dans le scénario régional et à 6 millions de tonnes dans le scénario mondial, contre une augmentation à 153 millions de tonnes si rien n'est fait. Les rejets dans la nature diminueraient de 22 millions de tonnes à 20 millions de tonnes dans le scénario régional et à 6 millions de tonnes dans le scénario mondial, contre une augmentation à 44 millions de tonnes sans aucune mesure.

Si rien n'est fait, les stocks déjà accumulés dans les milieux aquatiques seraient multipliés par trois pour les cours d'eau et lacs (109 à 348 millions de tonnes) et par près de cinq dans les océans (30 à 145 millions de tonnes).

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