L'ancien Premier ministre Alain Juppé (UMP) a dit regretter mais comprendre la décision de la Fondation Nicolas Hulot
48 heures après l'annonce de son retrait du Grenelle de l'environnement, plusieurs ténors de la majorité ont réagi à cet acte politique.
"Je peux comprendre sa réaction parce qu'on sent monter une sorte d'éco-scepticisme, de climato-scepticisme alors que les problèmes sont toujours devant nous", a déclaré mardi, sur France Info, M. Juppé.
Il espère cependant que "les liens de la confiance vont être retissés et que la discussion de la loi Grenelle 2 va permettre de progresser". "Très favorable à la fiscalité environnementale", il a estimé que le projet taxe carbone "tel que présenté au Parlement n'a pas été bien compris" par les Français, "peut-être faut-il aujourd'hui le remettre sur le métier, mais il ne faut pas renoncer".
"Beaucoup de pays en Europe ont des taxes carbone et sont aussi compétitifs que la France" a souligné M. Juppé pour qui "l'idée d'avoir une taxe aux frontières de l'Union européenne est bonne, mais on sait très bien qu'avant de convaincre nos 26 partenaires, il va falloir beaucoup de temps, alors qu'il y a urgence".
Jean-François Copé, chef de file des députés UMP, n'est pas tout à fait sur cette ligne. Mardi sur France 2, il a estimé que "ce serait une erreur énorme de réduire" le Grenelle de l'environnement à "la seule" taxe carbone. "Je regrette naturellement le départ de Nicolas Hulot pour lequel j'ai beaucoup d'estime et qui contribue beaucoup à toutes nos réflexions", a-t-il déclaré.
Mais "je n'ai pas à rougir du travail fantastique accompli grâce au président de la République, au Premier ministre et à Jean-Louis Borloo (ministre de l'Environnement) sur le Grenelle de l'environnement", a-t-il ajouté, citant les "440 milliards d'euros d'investissements programmés d'ici 2020 pour le développement durable, une législation considérable, des incitations pour le logement, les transports, l'énergie".
Le patron des députés UMP a répété qu'une telle taxe, "si on ne le fait qu'en France", allait "alourdir les charges de nos entreprises, les pénaliser au détriment d'entreprises de pays européens qui, eux, ne seront pas contraints de faire cette effort". La taxe carbone, "on est pour, au niveau européen", a-t-il martelé.
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