Journée mondiale de l'océan : les eaux se sont réchauffées d'un degré, "imaginez que c'est de la fièvre, que vous passez de 38 à 39 degrés", décrit Marina Lévy, océanographe

L'océanographe, Marina Lévy était invitée, samedi, sur France Inter.
Article rédigé par franceinfo
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La vie aquatique est de plus en plus dure du fait du réchauffement climatique. (FLORIAN LAUNETTE & MEGANE CHENE / MAXPPP)

Les eaux se sont réchauffées d'un degré depuis qu'on les mesure, en surface et en profondeur "avec des conséquences importantes sur beaucoup d'éléments de son fonctionnement, en particulier de son habitabilité qui est devenue beaucoup moins importante", insiste Marina Lévy, océanographe invitée, samedi 8 juin sur France Inter en cette Journée mondiale de l'océan. Acidification de l'eau, élargissement des zones désertiques, baisse du taux d'oxygène dans l'eau... Tous ces éléments rendent la vie aquatique de plus en plus dure.

"Quand on parle d'un degré de plus, on a l'impression que ce n'est pas grand-chose. Mais imaginez que c'est de la fièvre, imaginez que vous passez de 38 à 39 degrés. Ce mélange des eaux qui est freiné, c'est un petit peu comme si vous aviez un problème cardiaque, l'acidité, c'est comme si vous aviez des problèmes gastriques. La perte de l'oxygène, c'est un peu le Covid, et donc on a tous ces problèmes en même temps", détaille l'océanographe.

La scientifique donne ensuite des exemples concrets de ces effets sur la faune et la flore marines. Avec des eaux plus acides, "toutes les coquilles des coquillages, des huîtres, des moules ont plus de mal à se former." La mauvaise santé de l'océan est aussi une très mauvaise nouvelle pour nous, car il "nous protège des pires effets du réchauffement climatique" pour deux raisons. L'océan a "absorbé un quart de nos émissions de CO2 dans l'atmosphère", c'est autant que la forêt, et il a également "emmagasiné 90% de l'excédent de chaleur" ce qui fait en retour qu'il y a de plus en plus de canicules marines, conclut Marina Lévy.

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