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Faut-il craindre un tsunami du lac Léman ?

Un spécialiste de l'histoire des risques et du climat au CNRS planche sur les différents scénarios en cas d'écroulement d'un pan de montagne. Il évalue notamment le risque pour les centrales nucléaires de la vallée du Rhône. 

Article rédigé par franceinfo
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Le village de Nernier (Haute-Savoie), sur le lac Léman.  (BABAYAGA / PHOTONONSTOP)

En l'an 563, un tsunami du lac Léman, à cheval sur la France et la Suisse, provoqué par l'écroulement d'un pan de montagne, a ravagé Genève. Que se passerait-il si le même phénomène se reproduisait en 2014, jetant les eaux du lac dans une vallée du Rhône bordée par plusieurs centrales nucléaires ? Un spécialiste de l'histoire des risques et du climat au CNRS (université de Caen) planche depuis février sur les différents scénarios, rapporte Le Parisien, lundi 21 avril. 

"Il est possible qu'un tsunami d'une telle ampleur se reproduise à l'avenir mais la probabilité qu'il touche une centrale sur le Rhône est impossible à quantifier", concède Emmanuel Garnier, cité par le quotidien. "Outre les conséquences pour les riverains du lac, la hantise des autorités suisses est que l'onde provoquée par le tsunami se propage au-delà de Genève dans les vallées encaissées, et que la vague s'évacue par le goulet d'étranglement du Rhône jusqu'à venir toucher les centrales du Bugey (à 110 km de Genève) et de Saint-Alban (en aval de Lyon)", poursuit-il. Tout dépendrait de la résistance des barrages qui parsèment le fleuve, explique-t-il.

Pour la chercheuse Stéphanie Girardclos, directrice d'une étude suisse publiée en 2012 sur le tsunami du Léman, "le risque de tsunami dans les lacs est actuellement sous-estimé." A cela, Philippe Bordarier, directeur de la centrale nucléaire de Cruas (Ardèche), interrogé par le quotidien, répond : "Nous avons pris en compte des crues historiques en rajoutant une marge de sécurité de 15%, et en y ajoutant le risque de rupture de barrage", afin de protéger la centrale. Par ailleurs, "la construction d'un muret de 800 m de long et 11 m de profondeur devrait notamment permettre de réduire les risques d'infiltrations d'eau par le sous-sol", écrit Le Parisien, qui note que les standards de sécurité ont été réévalués à la suite de la catastrophe de Fukushima

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