Changement climatique : plus de 90% des Français estiment qu’il est important de mettre en place des actions pour s'adapter, selon un sondage
"Cette année 2024, ce sera l'année de l'adaptation", a déclaré Christophe Béchu. Le ministre de la Transition écologique réunit, mardi 23 janvier, élus et experts pour débattre de l'adaptation, terme qui recouvre les actions pour se préparer à faire face aux effets du changement climatique.
Peu avant cette journée, le ministère a commandé et publié un sondage* intitulé "Les Français et l'adaptation au changement climatique", réalisé par Toluna et Harris Interactive. Il y est d'abord établi que le réchauffement climatique est la deuxième préoccupation des Français, derrière le pouvoir d'achat et devant l'insécurité et le système de santé. Les plus de 35 ans, les Français ayant les revenus les plus importants ou les plus diplômés sont les plus inquiets.
Neuf Français sur dix jugent qu'il faudra changer nos habitudes
Face à des conséquences que sept personnes sur dix déclarent avoir personnellement constatées lors des dernières années – au travers notamment de l'augmentation des températures, de la hausse du nombre et de la durée des vagues de chaleur, canicules et épisodes de sécheresse ou encore de la baisse des chutes de neige –, "une large majorité (86%) de la population déclare que le changement climatique l'inquiète", décrit l'étude.
Il faut donc s'adapter, aux yeux du public interrogé. "Neuf Français sur dix estiment qu'il faudra changer nos habitudes de vie pour faire face aux effets du changement climatique", écrivent les auteurs. Beaucoup le font déjà, puisqu'à l'échelle individuelle, plus de trois répondants sur quatre (76%) déclarent avoir adapté leur mode de vie durant les fortes chaleurs (horaires de sorties et d'activités…) et 73% ont diminué leur consommation d'eau (douche/bain, nettoyage, arrosage…). Mais au-delà de ces gestes, les interrogés souhaitent, pour 93% d'entre eux, que des actions soient mises en place pour s'adapter au changement climatique.
Peu de confiance en l'exécutif pour appliquer des solutions efficaces
Certaines solutions proposées dans le cadre de l'étude sont ainsi jugées plus prioritaires et importantes par les sondés : développer la végétation en ville (89%), renforcer les infrastructures prioritaires (89%), faire des travaux dans les logements (88%), remplacer certaines productions agricoles ou d'élevage (87%) ou encore interdire l'accès aux forêts lors des périodes à risque d'incendie (86%). "De manière générale, les femmes et les Français les plus âgés estiment davantage prioritaire de mettre en place ces différentes solutions pour adapter le pays au changement climatique", note l'étude.
Toutefois, 59% des personnes interrogées "estiment qu'il n'y a pas assez d'actions mises en place pour adapter le pays au changement climatique". Et si le gouvernement est perçu comme l'acteur devant agir en priorité pour adapter le pays, devant les citoyens, l'Union européenne, les entreprises ou les collectivités, les Français ne lui font pas confiance pour mener à bien cette tâche.
Alors que la France prépare actuellement son troisième plan national d'adaptation au changement climatique, attendu "au début de l'été", selon Christophe Béchu, seuls 38% des personnes interrogées répondent positivement à la question suivante : "Avez-vous confiance ou non dans [le gouvernement français] pour trouver de bonnes solutions afin d'adapter la France aux effets du changement climatique ?". Les scientifiques et les experts, eux, ont le plus haut niveau de confiance (79%). "De manière générale, les acteurs dont le rôle est jugé le plus important dans l'adaptation du pays aux effets du changement climatique sont ceux qui bénéficient d'une confiance moindre en la matière dans le domaine, à commencer par le gouvernement", écrivent les auteurs de l'étude.
*Sondage Toluna - Harris interactive réalisé du 5 au 9 janvier 2024 sur un échantillon de 2 037 personnes, constituant un échantillon représentatif (méthode des quotas) interrogées par internet.
Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.
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