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"Notre objectif c'est que l'État soit condamné à agir", déclare Cécile Duflot après avoir déposé plainte pour "inaction climatique" avec plusieurs ONG

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Article rédigé par franceinfo - Avec France Inter
Radio France

Quatre associations ont porté plainte contre l'État et estime que le recours pourrait avoir des chances d'aboutir pour contraindre la France à réduire ces émissions de gaz à effet de serre. 

"Notre objectif c'est que l'État soit condamné à agir, sous peine de sanction", explique Cécile Duflot, la directrice générale d'Oxfam France, jeudi 14 mars sur France Inter, alors que quatre ONG dont la sienne viennent de déposer plainte contre l'État français pour "inaction climatique". 

"L'État est un justiciable comme un autre"

Pour l'ancienne ministre du Logement, "Si vous, vous ne respectez pas des règles, des obligations ou la loi, vous pouvez être condamnés, donc il n'y a pas de raison que l'État ne le soit pas. Pour Cécile Duflot, l'objectif est qu'il soit condamné à agir, sous peine de sanction, mais qu'il soit condamné à agir et que les politiques publiques qui permettent de lutter contre le dérèglement climatique soient enfin mises en œuvre", affirme l'ancienne députée écologiste.

La cofondatrice de "Notre affaire à tous" Fanny Giansetto explique que les ONG agissent "par rapport à des obligations juridiques de l'État" : "L'État s'est engagé constitutionnellement avec la Charte de l'environnement et il s'est engagé dans sa loi et au niveau de l'Europe à réduire des émissions de gaz à effet de serre avec des objectifs chiffrés. Et aujourd'hui, on constate que ces objectifs ne sont pas remplis."

La réalité c'est que l'État n'est pas à la hauteur des engagements qu'il a pris lui-même

Cécile Duflot

à France Inter

Cécile Duflot rappelle que l'État "s'est engagé et notamment via l'accord de Paris. Il y a eu un grand moment, chacun s'en souvient, et c'est ce qui est pour nous le plus important, c'est qu'au-delà des mots, au-delà des grand-messes, au-delà des grandes concertations, il faut des actes pour lutter contre le dérèglement climatique", poursuit l'ancienne ministre. 

L'État déjà condamné dans d'autres affaires 

Parmi les invités de France Inter jeudi, Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace estime que ce recours juridique peut fonctionner. "On y croit vraiment et qu'on croit vraiment en nos chances de l'emporter à la fin", déclare-t-il. À un moment donné, l'urgence climatique est telle qu'il faut, à notre avis, tout essayer. Et utiliser le levier juridique, l'action juridique, est un moyen supplémentaire pour essayer finalement de contraindre le gouvernement à agir là où effectivement on n'est pas parvenu à le convaincre."

Le directeur général de Greenpeace "rappelle que c'est déjà arrivé dans d'autres affaires, le sang contaminé, l'affaire de l'amiante, les algues vertes". Jean-François Julliard estime que cette plainte déposée jeudi pourrait aussi conduire à une condamnation. "Il y a toutes les chances que ça puisse arriver aussi dans une affaire aussi importante, aussi ambitieuse que la lutte contre le dérèglement climatique".

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