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COP15 : à Montréal, un appel de scientifiques du monde entier pour un moratoire sur la diffusion d'organismes génétiquement modifiés

Plus de 100 scientifiques et experts appellent les dirigeants internationaux à interdire la diffusion dans la nature d'organismes modifiés par des biotechnologies génétiques.
Article rédigé par franceinfo - Justine Leblond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les insectes pollinisateurs, comme les abeilles, sont menacés par les biotechnologies génétiques. Illustration (STÉPHANE MILHOMME / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Les porteurs de l’appel l’ont expliqué vendredi 9 décembre, lors d’une conférence à la COP15 Biodiversité de Montréal : ces biotechnologies représentent un danger pour la biodiversité et les pollinisateurs, comme les abeilles et autres insectes, dont elles pourraient précipiter le déclin. 

Ces méthodes se basent sur le forçage génétique : concrètement, on change un gène chez un individu, pour qu'il le transmette à ses congénères et que toute l'espèce finisse par l'obtenir. Mais pour Vanessa Mermet, de l'association Pollinis, tout va trop vite : "Il y a des sprays qui se basent sur le génie génétique, qui commencent à être commercialisés aux Etats-Unis. Ce sont des technologies qui ne connaissent pas de frontières : si on commence à relâcher des insectes génétiquement modifiés dans la nature, ils ne vont pas s’arrêter aux frontières du Brésil !" Autrement dit, si le gène modifié se transmet à toute une population, on pourrait perdre des espèces entières. 

>> Biodiversité : le biologiste Bruno David "espère qu’on saura" prendre de grandes décisions et surtout "les appliquer"

Selon la biologiste Ricarda Steinbrecher, il est temps de se poser des questions éthiques : "On nous présente toujours ces évolutions techniques en disant : 'Regardez tous les bénéfices que cela va nous apporter', sans que les gens en comprennent les risques." 

"Est-ce bien ou mal ? Est-il juste d'éradiquer une espèce ? Et quel impact cela aura-t-il sur nous ? Ce sont ces questions que nous devrions nous poser."

Ricarda Steinbrecher, biologiste

à franceinfo

Pour les 100 scientifiques qui ont déjà signé l’appel, il faut respecter le principe de précaution. Ils espèrent être soutenus par d’autres chercheurs et dirigeants. Les délégués de la COP15 ont encore une semaine pour discuter d’un éventuel moratoire international.

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