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Mort de Rémi Fraisse : les conversations des gendarmes révélées

Selon un procès-verbal consulté par "Le Monde", les militaires ont immédiatement compris la gravité de la situation lorsque le jeune manifestant a été touché par un tir de grenade sur le site du barrage de Sivens. 

Article rédigé par franceinfo
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Des croix installées par les opposants au barrage de Sivens (Tarn), le 6 novembre 2014, sur le site de la mort de Rémi Fraisse. (REMY GABALDA / AFP)

C'est un nouvel élément dans l'enquête sur la mort de Rémi FraisseSelon des informations du Monde, révélées mercredi 12 novembre, les gendarmes ont tout de suite eu conscience de la gravité de la situation.

Le quotidien du soir a eu accès à un procès-verbal du 29 octobre, qui retranscrit les conversations des militaires sur place, enregistrées par la caméra d'un gendarme.

 "Il est décédé, le mec ! Faut pas qu'ils le sachent !"

Lors de cette nuit du 25 au 26 octobre, les militaires repèrent, grâce à leurs jumelles de vision nocturne, un manifestant tombé à terre après un tir de grenade offensive. A 1h53, un des gendarmes ordonne alors l'arrêt des tirs, et à 2 heures, un peloton fait une sortie pour récupérer le blessé. A 2h03, un gendarme s'écrie, alors que l'infirmier de l'escadron tente les gestes de premier secours : "Il est décédé, le mec ! Là, c'est vachement grave… Faut pas qu'ils le sachent !"

Cette dernière phrase, prononcée dans le feu de l'action, vise les manifestants, selon la thèse avancée par le service de communication de la gendarmerie, contacté par le quotidien du soir mardi 11 novembre. "Il fallait éviter que ceux qui agressaient les gendarmes ne redoublent d'ardeurs en apprenant la mort de Rémi Fraisse."

Ces nouvelles informations semblent prouver que les gendarmes ont fait immédiatement le lien entre la mort du jeune homme et le tir d'une grenade offensive, alors que le gouvernement a mis plus de 48 heures pour confirmer cette version. 

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