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Barrage de Sivens : des manifestations dégénèrent dans plusieurs villes après la mort de Rémi Fraisse

A Albi ou à Nantes, les rassemblements en hommage au jeune manifestant mort ce week-end sur le site de ce barrage contesté ont viré aux affrontements avec les forces de l'ordre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un manifestant en face des forces de l'ordre lors des débordements à Albi (Tarn), après la mort de Rémi Fraisse, lundi 27 octobre 2014. (REMY GABALDA / AFP)

La colère monte. Plus d'une dizaine de manifestations et rassemblements dénonçant les "violences policières" ont eu lieu lundi 27 octobre dans toute la France. Des mouvements en réaction au décès, ce week-end, de Rémi Fraisse, un manifestant de 21 ans, sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.

A Albi (Tarn), Nantes (Loire-Atlantique), Brest (Finistère), Marseille (Bouches-du-Rhône), Rennes (Ille-et-Vilaine), Paris, Chambéry (Savoie), Bordeaux (Gironde), Lyon (Rhône), Angers (Maine-et-Loire), Lille (Nord) ou encore Rouen (Seine-Maritime), des centaines de personnes se sont réunies pour exprimer leur mécontentement, parfois avec violence.

Des vitrines de banques saccagées à Nantes

A Nantes, où les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont souvent affronté les forces de l'ordre depuis 2012, plus de 600 personnes se sont rassemblées en fin de journée près de la préfecture pour "exprimer leur colère face à la violence d'Etat".

Ils ont allumé des bougies et déployé des banderoles, proclamant : "Vos armes non létales tuent. On n'oubliera pas. Résistance" ou "Nantes-Toulouse-Montreuil. Solidarité contre les violences policières". Les manifestants ont ensuite défilé dans les rues derrière la banderole : "Barrage Testet. Mort de Rémi. Ni oubli ni pardon ACAB" ("All cops are bastards", "Tous les flics sont des salauds"). Plusieurs vitrines de banque ont été abîmées ou brisées et les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes.

Des poubelles incendiées à Rennes

A Albi, des centaines de manifestants ont rendu hommage, vers 14 heures, à Rémi Fraisse. Comme le signale Le Monde, des affrontements ont éclaté dans l'après-midi entre des protestataires et les forces de l'ordre, aux alentours du palais de justice. Jets des pavés et gaz lacrymogènes, les débordements ont vidé le centre d'Albi. Le calme est revenu vers 19 heures.

A Rennes, ils étaient 300 autour d'une banderole sur laquelle était écrit: "La police tue, appel à la révolte." Puis, ils sont partis manifester dans les rues en jetant des pétards et scandant : "Flics, porcs, assassins !" Vers 20 heures, ils ont rassemblé des poubelles qu'ils ont incendiées au niveau d'un carrefour du centre-ville.

Le gouvernement condamne les violences

Lundi soir, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a condamné les "débordements" intervenus dans la soirée. "Depuis le début du mois de septembre, en marge des mobilisations pacifiques dans le Tarn, des violences inacceptables sont commises, a-t-il déclaré dans un communiqué. Ces violences n'ont pas leur place dans un Etat de droit et doivent être condamnées, comme doivent l'être les débordements qui sont intervenus ce soir, à Nantes notamment."

A noter que certains rassemblements se sont déroulés sans heurts. Place de l'Hôtel de ville à Paris, une centaine de personnes se sont réunies et ont allumé des bougies. Une pancarte proclamait : "Pour Rémi, ni oubli ni pardon." A Lyon, environ 130 personnes se sont rassemblées dans le calme et en silence, lundi soir, devant la préfecture du Rhône.

A Lille, une centaine de protestataires rassemblés sur la Grand-Place ont accroché à la façade d'un des bâtiments une grande banderole où était écrit le nom de "Rémi" et la date de son décès. Sur deux autres banderoles, on pouvait lire "L'Etat tue. La lutte continue" et "Rémi mort pour ses idées. L'Etat prêt à tuer pour protéger ses intérêts". Les manifestants ont ensuite traversé le centre-ville en criant des slogans très hostiles à la police. "Clément, Rémi, ni oubli ni pardon", a scandé le cortège au cœur duquel on pouvait lire sur une pancarte : "Militer sans être exécuté."

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