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Daech au Kurdistan irakien : des charniers découverts à Sinjar

Il y a 20 jours, les Kurdes libéraient la ville de Sinjar, au nord-ouest de l'Irak, une ville aujourd'hui détruite à 80% par les bombardements de la coalition et où les preuves d'un génocide contre le peuple yézidi émergent des décombres.
Article rédigé par Pierrick Bonno
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Un camp de réfugiés yézidis, en 2014, au sommet de la montagne du Mont Sinjar en Irak © MaxPPP)

On savait déjà que plusieurs milliers de jeunes filles avaient été capturées par Daech pour être vendues sur le marché des esclaves sexuelles. Ces derniers jours, des charniers ont aussi été découverts aux environs de la ville.

Une mâchoire, un crane, un fémur et des vêtements éparpillés 

Le charnier que montre un membre du PDK, le parti au pouvoir au Kurdistan, a été découvert le lendemain de la libération de Sinjar. Au sud-ouest de la ville, au bord de l'une de ces trois fosses communes, Sheikh Nasser s'arrête pour montrer les preuves du massacre : "Là, ce sont des douilles de Kalachnikov. C'est avec cela qu'ils ont tué notre peuple. Vous voyez ce bandana ? Ils ont bandé les yeux des Yézidis avant de les tuer. Dans ces trois fosses sous la terre, il y a presque 150 personnes. Des femmes et des enfants."

Le 3 aout 2014, lorsque les djihadistes envahissent la ville, des milliers de civils se réfugient en haut du mont qui surplombe la ville. Aylassss, un Yézidi d'une cinquantaine d'années se souvient de ce qui est arrivé à ceux qui n'ont pas le temps de s'enfuir : "Ils les jetaient des camions comme des moutons. Les djihadistes se sont mis autour des Yezidis et les ont exécutés. On était réfugiés dans une grotte, on les a vus avec les jumelles. Ensuite, ils ont enterré les corps en les recouvrant de terre avec un tractopelle."

C'est grâce à ces témoignages et à ceux des rescapés des massacres que les Peshmergas ont retrouvé 6 charniers depuis le 13 novembre. Ils contiendraient près de 400 corps au total.

Le reportage de Pierrick Bonno à Sinjar pour France Info
 

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