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Le poison qui a tué Kim Jong-nam identifié par la police

Des traces de gaz VX, classé comme arme de destruction massive par l'ONU, ont été retrouvées sur le visage du demi-frère de Kim Jong-un.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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La police malaisienne boucle une zone autour de l'ambassade nord-coréenne où une manifestation est organisée après l'assassinat de Kim Jong-nam, jeudi 23 février 2017 à Kuala Lumpur. (CHRIS JUNG / NURPHOTO / AFP)

Le poison est si puissant qu'il est classé dans la catégorie des armes de destruction massive par les Nations unies. Des traces de l'agent neurotoxique VX ont été retrouvées dans des échantillons prélevés sur le visage et les yeux de Kim Jong-nam, demi-frère du dirigeant nord-coréen assassiné le 13 février.

Indolore, inodore et hautement toxique, le gaz VX s'attaque au système nerveux et musculaire, et peut provoquer la mort en quelques minutes, a précisé la police malaisienne en présentant les résultats d'une analyse toxicologique préliminaire, vendredi 24 février.

La Convention internationale sur l'interdiction des armes chimiques oblige les pays à déclarer leurs stocks de gaz VX et à les détruire progressivement. Selon les experts, cet agent est stable, facile à transporter et difficile à détecter avec les mesures de sécurité en vigueur aux aéroports.

Trois suspects arrêtés, sept autres recherchés

Des images de vidéosurveillance de l'attaque perpétrée à l'aéroport de Kuala Lumpur (Malaisie) montrent que Kim Jong-nam a été approché par deux femmes qui semblent lui projeter quelque chose au visage. Cet homme corpulent âgé de 45 ans a ensuite été pris en charge par du personnel de l'aéroport et a succombé pendant son transfert à l'hôpital.

Trois suspects se trouvent actuellement en détention provisoire : les deux femmes (une Vietnamienne et une Indonésienne) ainsi qu'un Nord-Coréen. La police malaisienne soupçonne également quatre Nord-Coréens ayant fui la Malaisie le jour du crime pour regagner Pyongyang, et elle souhaite en interroger trois autres, parmi lesquels un diplomate à Kuala Lumpur.

Pyongyang accuse la Malaisie

Depuis le début de cette affaire digne d'un roman d'espionnage, la Corée du Sud pointe du doigt son voisin du Nord, citant un "ordre permanent" du dirigeant Kim Jong-un pour éliminer son demi-frère Kim Jong-nam, un critique du régime le plus fermé au monde.

Jeudi, la Corée du Nord a rompu le silence depuis l'assassinat en tirant à boulets rouges sur la Malaisie. L'agence de presse officielle KCNA a accusé Kuala Lumpur d'être responsable du décès et de comploter avec la Corée du Sud, ennemi juré du Nord.

KCNA a aussi critiqué la Malaisie pour ne pas avoir remis le corps à la partie nord-coréenne, "sous le prétexte absurde" qu'une comparaison des ADN avec une personne de la famille du défunt était nécessaire. Aucun proche ne s'est présenté jusqu'ici à l'hôpital de Kuala Lumpur où la dépouille de Kim Jong-nam est conservée.

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