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Convoi russe en Ukraine : l'ONU appelle à la retenue

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence après l'entrée en Ukraine d'un convoi russe d'aide humanitaire. Les pays occidentaux redoutent qu'ils contienne des armes pour les pro-russes.
Article rédigé par Agathe Ranc
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Le convoi humanitaire russe est entrée en Ukraine © REUTERS / Alexander Demianchuk)

La communauté internationale fait front ce vendredi pour dénoncer l'entrée en Ukraine d'un convoi humanitaire russe sans l'accord de Kiev, qui estime qu'il s'agit d'une "invasion directe ".

Une vingtaine des quelque 200 camions russes chargés, selon Moscou, d'aide humanitaire, sont arrivés dans la journée dans le centre-ville de Louhansk, un des bastions des séparatistes pro-russes en Ukraine. Assiégée depuis plus d'un mois par l'armée ukrainienne, la ville est confrontée à une situation humanitaire "critique " d'après les autorités locales. Les habitants sont privés d'eau et d'électricité depuis bientôt trois semaines.

Des doutes sur le contenu des camions

Si la Russie affirme vouloir livrer au plus vite des vivres habitants assiégés, l'Otan a fait part de son inquiétude en ce qui concerne le contenu du convoi. Son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen a "condamné " vendredi son entrée en Ukraine sans accord ukrainien ni implication de la Croix-Rouge, ce qui constitue selon lui une "violation supplémentaire de la souveraineté ukrainienne par la Russie ".

Il a par ailleurs estimé que "le mépris des principes humanitaires internationaux soulève de nouvelles questions quand à savoir si l'objectif réel de ce convoi est d'aider les civils ou d'apporter des fournitures aux séparatistes armés ". L'organisation avait déjà fait part de ses craintes que la Russie n'utilise "le prétexte d'une mission humanitaire ou de maintien de la paix pour envoyer des soldats dans l'est de l'Ukraine ".

Le Pentagone, et l'Union européenne font front

Les Etats-Unis et les pays européens avaient demandé à Moscou de travailler avec les autorités ukrainiennes et le Comité international de la Croix-Rouge afin que le camion puisse être contrôlé, ce qui n'a pas été le cas. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a en effet affirmé que les responsables ukrainiens avaient été empêchés d'inspecter les camions. De son côté, la Croix-Rouge a renoncé à les escorter, estimant que les conditions de sécurité n'étaient pas remplies.

Le Pentagone a exigé de la Russie qu'elle retire "immédiatement " son convoi humanitaire sous peine de nouvelles sanctions, étant donné qu'il "constitue une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine par la Russie ", comme l'a déclaré le contre-amiral John Kirby, son porte-parole. Une violation territoriale également déplorée par l'Union européenne, qui a pressé ce vendredi la Russie "de revenir sur sa décision ".

"Aider les rebelles avec de la nourriture pour bébé ?"

Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu ce vendredi soir une réunion d'urgence, au cours de laquelle le secrétaire général de l'organisation a fait part de sa grave préoccupation et appelé à la retenue. "L'inquiétude est grande car jusqu'à présent ni la partie ukrainienne ni la Croix-Rouge ne savent ce que contient ce convoi ", a aussi affirmé le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un courrier adressé aux membres du Conseil de sécurité.

La Russie a quant à elle maintenu sa position. Et lorsqu'on a demandé à l'ambassadeur russe Vitaly Churkin si le convoi transportait de quoi aider les rebelles pro-russes, il a répondu : "avec de la nourriture pour bébé ? "

  (Le convoi russe est arrivé en Ukraine © Idé)
 

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