Reportage Haut-Karabakh : "C’est comme un deuxième génocide", dénoncent des manifestants arméniens après la décision du Premier ministre de ne pas intervenir dans la région

Dans la capitale arménienne, des milliers de personnes ont dénoncé l'inaction du gouvernement arménien, qui n'est pas venu en aide aux séparatistes du Haut-Karabakh lors de l'attaque éclair de l'Azerbaïdjan.
Article rédigé par Marie-Pierre Vérot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Manifestation à Erevan, devant le siège du gouvernement, pour demander la démission du Premier ministre Nikol Pachinian. (KAREN MINASYAN / AFP)

Les pierres volent, la police charge. A Erevan, des milliers de manifestants ont protesté, mercredi 20 septembre au soir, devant le siège du gouvernement arménien à l'appel de l'opposition. Ils dénoncent l'incapacité de l'Etat à protéger les Arméniens du Haut Karabakh, affamés depuis neuf mois puis sous des tirs nourris des forces azerbaïdjanaises. L'attaque éclair de l'Azerbaïdjan a abouti à un cessez-le-feu et des négociations doivent commencer jeudi.

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Au moins 200 personnes, dont dix civils, ont été tuées et 400 blessées dans l'opération militaire azerbaïdjanaise au Nagorny Karabakh, selon un bilan communiqué par les séparatistes arméniens de cette enclave disputée. Le défenseur des droits local, Gegham Stepanian, précise qu'au moins dix civils ont été tués, parmi lesquels cinq enfants. En plus de cela, 40 civils, dont 13 enfants, ont été blessés. 

Ils demandent la démission du Premier ministre

La foule conspue le Premier ministre Nikol Pachinian, accusé d'avoir abandonné le Haut-Karabakh. Anaït demande sa démission. "Il faut un changement de régime parce que celui qui est là n'est pas l'homme de la situation. Il ne peut pas prendre de décision pour l'avenir de la nation. Il n'a pas le droit de rester au pouvoir. Comment voulez-vous qu'il défende l'Arménie puisqu'il la brade ?"

Pour Anaït, "c'est comme un deuxième génocide". De nombreux jeunes sont venus, alors qu'ils avaient voté pour lui et espéré. Ils se disent aujourd'hui trahis.

"Nikol Pachinian est un traître. Je dois le dire."

un manifestant devant le siège du gouvernement arménien

à franceinfo

Ce jeune, enveloppé dans un drapeau arménien, explique : "Malheureusement les Européens et les pays occidentaux sont du côté de l'Azerbaïdjan, du capitalisme, du gaz pas cher, mais pas du côté de notre humanité et de nos droits."

Accès coupés au Haut-Karabakh

Ils se sentent abandonnés de tous. Ils n'ont pas de nouvelles de leurs proches dans les villages de l'enclave. Plus de communication, les rumeurs les plus folles qui circulent. Et un grand désarroi sur cette place de la République qui se vide au cœur de la nuit mais où tous promettent de revenir manifester, sans trop savoir quoi espérer.

"C'est un traitre" : en Arménie, les manifestants dénoncent la décision du Premier ministre de ne pas intervenir au Haut-Karabakh

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