: Vidéo Plusieurs entreprises textiles pointées pour leur lien avec le travail forcé des Ouïghours
Enfermés dans des camps, les Ouïghours seraient un million à y subir la torture, des viols, des campagnes de stérilisation forcée… Et certains vêtements que nous portons sont issus de leur travail forcé. Spécialiste de la Chine chez Human Rights Watch, Sophie Richardson témoigne.
Gap, C&A, Adidas, Muji, Tommy Hilfiger, Lacoste, Calvin Klein… Ces marques sont pointées par une coalition de groupes de défense des droits humains pour leur lien avec des sous-traitants qui ont recours au travail forcé des Ouïghours. Ça se passe dans le Xinjiang, où vivent les Ouïghours, un peuple turcophone, majoritairement musulman, contre lequel Pékin mène une politique répressive. Un vêtement en coton sur cinq vendus dans le monde contient du coton ou du fil produit dans le Xinjiang, d'après le rapport établi par les 190 organisations. Aussi, 84 % de la production mondiale de coton provient du Xinjiang.
Quitter la région au plus vite
Mais selon les entreprises concernées, savoir dans quelles conditions sont réalisés leurs produits est une tâche délicate voire irréalisable. La coalition les a ainsi appelées à quitter la région dans un délai d'un an. "Je pense qu'il est important de comprendre que les Ouïghours vivent déjà une vie de contraintes extraordinaires. Ils sont surveillés dans tous les aspects de leur vie", raconte Sophie Richardson, spécialiste de la Chine chez Human Rights Watch. Au moins un million de musulmans seraient internés dans la région du Xinjiang. Un chiffre démenti par la Chine qui affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle, pour aider la population à trouver un emploi et à s'éloigner de la tentation de l'extrémisme islamiste.
Depuis 2014, les Ouïghours subissent une politique de plus en plus répressive. À la répression de la police, se sont ajoutés les camps d'internement. Torture, cellules surchargées, campagnes de stérilisation forcées… les conditions de vie y sont inhumaines. "Réfléchissez à ce que vous achetez et demandez-vous si vous avez d'autres options auxquelles vous faites davantage confiance", exhorte Sophie Richardson.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.