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Hong Kong : une statue à la mémoire de la répression de Tiananmen déboulonnée

La statue, représentant un enchevêtrement de 50 corps déformés par la douleur, avait été installée en 1997 sur le campus de l'université de Hong Kong.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une partie du "Pilier de la honte", une statue de l'artiste danois Jens Galschiot qui commémore les victimes de la répression de la place Tiananmen à Pékin en 1989, recouverte de plastique, à Hong Kong, le 23 décembre 2021. (YAN ZHAO / AFP)

Déboulonnée. Le "Pilier de la honte", une statue rendant hommage aux victimes de la répression de Tiananmen, a été retirée, jeudi 23 décembre, à l'université de Hong Kong. "La décision concernant la vieille statue a été prise sur la base d'un avis juridique externe et d'une évaluation des risques pour le meilleur intérêt de l'université", a-t-elle fait savoir dans un communiqué.

Depuis 1997, année de l'installation de cette sculpture de 8 m de haut représentant un enchevêtrement de 50 corps déformés par la douleur, les étudiants de l'université de Hong Kong la nettoyaient pour honorer les victimes de la répression chinoise. Hong Kong a longtemps été le seul endroit en Chine où la commémoration des événements de Tiananmen était tolérée.

Avec la reprise en main autoritaire de Pékin sur l'ex-colonie britannique, à travers la draconienne loi sur la sécurité nationale, la ville perd un des symboles de la liberté dont elle jouissait avant 2020. Le "Pilier de la honte" va être entreposé ailleurs, selon l'université. Dans son communiqué, elle assure que personne n'avait obtenu l'autorisation formelle d'exposer cette statue.

"La mémoire survit"

Ce retrait a provoqué de vives réactions chez les militants prodémocratie exilés. Nathan Law, un ancien élu prodémocratie réfugié au Royaume-Uni, a assuré que la statue continuerait à vivre dans la mémoire des gens. "Le 'Pilier de la honte' a été retiré, mais la mémoire survit. Nous devons nous souvenir de ce qui s'est passé le 4 juin 1989", a-t-il écrit sur Twitter.

"Honte à l'université de Hong Kong qui détruit l'histoire et la mémoire collective du massacre de la place Tiananmen. Vous devriez être condamnés au pilier de la honte", a lancé Brian Leung, militant prodémocratie exilé aux Etats-Unis, lui aussi sur Twitter.

L'auteur de l'œuvre, le Danois Jens Galschiot a trouvé "étrange" et "choquant" que l'université s'en prenne à la sculpture, qui, selon lui, reste une propriété privée. "Cette sculpture coûte vraiment cher. Donc s'ils la détruisent, alors bien sûr, on va les poursuivre", a-t-il ajouté, "ce n'est pas juste".

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