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Hong Kong : le média local Stand News va cesser son activité après une série de perquisitions et d'arrestations pour "publication séditieuse"

Ces derniers mois, ce média en ligne avait provoqué la colère des autorités locales, notamment à cause d'articles sur les conditions de vie en prison.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le rédacteur en chef de la publication de Stand News, Patrick Lam, est conduit menotté à l'intérieur des bureaux du média en ligne, le 29 décembre 2021.  (DANIEL SUEN / AFP)

Les autorités de Hong Kong ont arrêté au moins six membres actuels et passés du média local indépendant Stand News, mercredi 29 décembre, les accusant de "conspiration pour publication séditieuse" en vertu d'une loi datant de l'époque coloniale. Ce coup de filet survient alors que la communauté internationale s'inquiète pour la liberté de la presse à Hong Kong depuis la reprise en main menée par Pékin après les manifestations de 2019.

Plus de 200 policiers ont été mobilisés pour perquisitionner au siège du média en ligne dans le district de Kwun Tong et aux domiciles des personnes arrêtées, ont précisé les autorités, ajoutant que la police avait été autorisée par un tribunal à saisir du matériel journalistique. Un journaliste de l'AFP a vu le rédacteur en chef de la publication, Patrick Lam, être conduit menotté à l'intérieur des bureaux du média.

Peu avant l'aube, Stand News a annoncé en direct sur Facebook que la police était devant la porte du rédacteur en chef adjoint, Ronson Chan. Dans cette brève vidéo, les officiers informent ce dernier qu'ils sont en possession d'un mandat du tribunal pour enquêter sur les accusations de publication séditieuse. Ils demandent à Ronson Chan, également président de l'Association des journalistes de Hong Kong, d'arrêter de filmer. Son domicile a été fouillé mais il n'a pas été arrêté.

Un média dans le collimateur des autorités

La star de la pop cantonaise Denise Ho, qui siégeait au conseil d'administration de Stand News mais a démissionné en juin, a également été arrêtée, selon sa page Facebook. De même que Margaret Ng, avocate et ancienne membre du Conseil législatif local, et Chung Pui-kuen, ancien rédacteur en chef de Stand News, selon les médias locaux. Les deux autres personnes appréhendées sont deux anciens membres du conseil d'administration, Chow Tat-chi et Christine Fang.

Stand News était la cible ces derniers mois de vives critiques de la part des autorités hongkongaises. Le responsable de la sécurité dans le territoire, Chris Tang, l'avait accusé début décembre de publier des informations "biaisées, diffamatoires et diabolisées" sur les conditions de vie dans les prisons. "Le Parti communiste chinois continue à poursuivre les journalistes et les médias qui osent le contredire et dire la vérité", a tweeté l'opposant Nathan Law, en exil au Royaume-Uni.

Tout le personnel licencié, le média à l'arrêt

"A cause de la situation actuelle, Stand News va cesser son activité immédiatement, et arrêtera d'actualiser son site et tous ses réseaux sociaux", a annoncé la publication sur sa page Facebook. Le média a également annoncé que tout son personnel avait été licencié, que son rédacteur en chef Patrick Lam avait démissionné, et que le site serait mis hors-ligne prochainement.

Il s'agit de la deuxième entreprise de presse locale à se retrouver dans le collimateur des autorités. En juin, le journal pro-démocratie Apple Daily avait fermé après le gel de ses actifs et l'arrestation de ses principaux dirigeants en vertu d'une nouvelle loi drastique sur la sécurité nationale imposée par Pékin en juillet 2020. Cette loi n'étant pas rétroactive, les autorités hongkongaises invoquent parfois aussi une ordonnance sur la "sédition", imposée par le pouvoir colonial britannique et qui était restée lettre morte pendant des décennies, pour réprimer la dissidence.

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