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Explosions à Tianjin : les habitants s'inquiètent de possibles rejets toxiques

L'entrepôt qui a explosé contenait, selon les médias chinois, des centaines de tonnes de produits chimiques dangereux.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Des pompiers sur le site de l'explosion de Tianjin (Chine), le 13 août 2015. (CHINE NOUVELLE / SIPA)

L'air de Tianjin (Chine) est-il respirable ? Au lendemain des gigantesques explosions dans un entrepôt où étaient stockées, selon les médias chinois, des centaines de tonnes de produits chimiques dangereux, les habitants de cette ville de l'est de la Chine s'inquiètent vendredi 14 août pour leur sécurité.

Les explosions ont fait au moins 50 morts et plus de 700 blessés, selon le bilan officiel. Quelque trente-six heures plus tard, les origines de la catastrophe restaient officiellement indéterminées. Les médias d'Etat avaient assuré jeudi que les explosions étaient parties d'un entrepôt où étaient empilées des substances chimiques dangereuses. Le China Daily a même signalé de fortes émissions de toluène, un produit toxique.

Un article alarmiste supprimé

De son côté, le journal Les Nouvelles de Pékin a rapporté, en citant des producteurs industriels, qu'au moins 700 tonnes de cyanure de sodium étaient entreposées sur le site. Des doses importantes de cette substance hautement toxique auraient été relevées dans les eaux usées des environs. Cet article alarmiste n'était plus disponible vendredi sur l'internet chinois, ce qui avivait les spéculations.

Les responsables municipaux de la ville ont assuré vendredi, dans une conférence de presse, qu'ils ignoraient quels produits spécifiques se trouvaient dans l'entrepôt et avaient provoqué les déflagrations. Mais ils n'ont pas rassuré les internautes. "A quoi bon faire une conférence de presse si vous ne savez même pas que des stocks de substances dangereuses doivent être entreposés loin des lieux d'habitation ?" s'est insurgé l'un d'entre eux.

"Le gouvernement ne nous dit rien"

Un autre message dénonçait la censure généralisée : "Pourquoi la diffusion en direct [à la télévision] de la conférence de presse s'est-elle interrompue brusquement quand une journaliste a demandé pourquoi 700 tonnes de produits hautement toxiques et inflammables étaient stockées en centre-ville ?" Face au déluge de réactions négatives, les ciseaux de la censure s'activaient tous azimuts, a observé Weiboscope, un logiciel des chercheurs de l'université de Hong Kong recensant les messages de réseaux sociaux supprimés en Chine continentale.

Sur les lieux du sinistre, certains policiers ne sont vêtus d'aucune tenue protectrice, tandis que d'autres ont enfilé des masques à gaz recouvrant leur visage entier. Dans un immeuble de bureaux voisin, un garde de sécurité de 50 ans, Liu Zongguang, portait pour sa part un simple masque chirurgical bon marché. "J'ai vu des policiers porter le même type de masque, tandis que d'autres n'en portaient pas. Du coup, je ne sais pas quoi faire au juste", a-t-il observé.

"Je suis effrayé, mais je ne sais même pas de quoi avoir peur exactement. Le gouvernement ne nous dit rien, absolument rien sur ce qu'on doit faire pour protéger nos familles des produits chimiques", ajoutait-il, énervé. Une équipe de 217 militaires spécialistes des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques a entamé jeudi des opérations de nettoyage sur place.

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