Cet article date de plus de dix ans.

Canada : le python se trouvait dans le même appartement que les enfants

Deux jours après la decouverte des corps de deux petits garçons dans une commune du Canada, on en sait un peu plus sur les circonstances de leur décès. La cage du python suspecté de les avoir tués se trouvait dans l'appartement où dormaient les enfants.
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Sipa Press/ Gavin Rodgers, Rex Features)

L'enquête se poursuit à Campbellton pour savoir comment Noah et Connor Barthe, deux frères de 4 et 6 ans, ont trouvé la mort dans la nuit de dimanche à lundi à Campbellton, dans la province du Nouveau-Brunswick (Canada).

Les jeunes garçons avaient été retrouvés mort lundi matin dans une pièce située au-dessus d'une animalerie, Reptile Ocean, appartenant au père de l'ami chez qui ils dormaient.

Les soupçons de la police s'était porté sur un python de Seba.

Alors que dans un premier temps les enquêteurs pensaient que le reptile s'était échappé du magasin situé au rez-de-chaussée, ils ont découvert mardi que sa grande cage, qui s'élevait du sol au plafond, se trouvait en réalité dans l'appartement dans lequel les deux enfants dormaient. Il se serait faufilé à travers les conduits d'aération pour se retrouver dans leur chambre.

Confondus avec de la nourriture ?

Seules deux raisons peuvent pousser un python de Seba à attaquer : la peur et la faim. Les enfants, qui dormaient, ne devait pas constituer une menace pour le reptile, qui les auraient donc pris pour des proies. 

Le grand oncle des jeunes garçons, David Rose, a expliqué que les enfants étaient allés visiter une ferme la veille du drame. Ils ont joué avec des lamas, des chèvres et des chevaux. Ce sont ces contacts qui auraient pu inciter le python à s'en prendre à eux.

"L'odeur pourrait indiquer au serpent que je suis une proie et provoquer une morsure par erreur , a expliqué Marion de Marchelier, vétérinaire au Collège vétérinaire de l'Atlantique de Charlottetown, sur Radio Canada qui suit de près cette affaire.

"Un endroit dégoûtant "

Radio Canada  qui rapporte ce mercredi une autre découverte de l'enquête : la Société pour la prévention de la cruauté faite aux animaux (SPCA) du Nouveau-Brunswick chargée de délivrer les permis aux animaleries n'a pas de trace de permis à Reptile Ocean. Le ministère des Ressources naturelles a confirmé que le propriétaire du python n'avait aucune autorisation pour exploiter un zoo urbain.

Une pétition en ligne circule pour obtenir la fermeture de l'enseigne, mais elle n'a pas de lien direct avec les événement du week-end puisqu'elle a été initiée en octobre 2012. Un client mécontent y dénonce le mauvais traitement subi par les animaux du magasin :

"Comment les gens peuvent accepter de mettre un orteil dans cette animalerie ? (...) Cet endroit est dégoûtant pour tous les animaux." 

Cette pétition n'a récolté que 185 signatures en dix mois, et aucune nouvelle contribution n'a été enregistrée depuis le drame.

Nicole Lépine, une vétérinaire qui se rendait souvent dans le magasin, contredit ces affirmations sur Radio Canada et prétend que les animaux étaient en bonne santé et les règles de sécurité respectées : "Il m'est arrivé à plusieurs reprises d'y aller avec mes enfants, et jamais je ne me suis sentie en danger. Je pense que l'inexplicable est arrivé. "

Espèce interdite dans la province

Le reptile suspecté d'avoir tué Noah et Connor était un python de Seba de plus de trois mètres de long. Il appartient à une espèce qui ne peut être ni vendue ni possédée dans la province sans permis.

Il a été capturé par son propriétaire mardi matin, puis euthanasié par un vétérinaire. "Les grand serpents constricteurs ne sont tout simplement pas des animaux de compagnie ", résume Olivier Lourdais, un spécialiste des reptiles contacté par France Info.

La Gendarmerie royale du Canada a lancé une enquête criminelle, mais aucune accusation n'a encore été portée. La culpabilité du serpent n'a pas encore été totalement prouvée, alors que l'on attend toujours les résultats de l'autopsie pratiquée sur les deux enfants mardi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.