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Bousculade mortelle près de la Mecque : la sécurité en question

L'heure est encore au secours et à l'identification des victimes de la bousculade de jeudi lors du grand pèlerinage en Arabie Saoudite. Le début de l'enquête est marqué par des critiques sur l'organisation et la sécurité.
Article rédigé par Clarence Rodriguez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Les secours à Mina après la bousculade meurtrière © MaxPPP)

Le bilan de la bousculade qui s'est produite jeudi à Mina près de La Mecque dépasse les 700 morts. Il s'agit de la pire tragédie depuis 25 ans lors du grand pèlerinage dans le premier lieu saint de l'islam, en Arabie Saoudite. Alors que les raisons précises du drame restent encore floues, des voix s'élèvent parmi les pèlerins pour déplorer le manque de sécurité.

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La sécurité non respectée ou incomprise ?

Il semble que la bousculade de jeudi se soit produite lors de la rencontre à un carrefour de deux groupes imposants de pèlerins à proximité du site de Jamarat, où se pratique le rituel de la lapidation du Diable. Mais même le lieu précis du drame n’est pas encore certifié. Il est question d’une coursive d’accès à l’une des stèles de lapidation, mais sans confirmation officielle.

L’hypothèse porte sur le non-respect des consignes de sécurité par des pèlerins. Il existe un système équipé de caméras qui permet de réguler la densité des pèlerins au mètre carré. Tout est contrôlé à partir d’un centre opérationnel afin de gérer les flux. Lorsque la foule devient trop dense, une voix dans un haut-parleur demande aux fidèles de s’arrêter ou de ralentir leur progression. Il se pourrait que des pèlerins n’aient pas compris les consignes.

Des voix s’élèvent également du côté des pèlerins. Certains reprochent aux policiers chargés de la sécurité du grand pèlerinage leur manque d’expérience. Les critiques visent aussi l'incapacité de ces agents à s’exprimer dans une autre langue que l’arabe. Mais c’est l'Iran qui assène les critiques les plus virulentes à l’égard de son grand rival l’Arabie Saoudite . Le guide suprême est monté au créneau quelques heures à peine après le drame à Mina, pour dénoncer "une mauvaise gestion" de l'organisation et des failles dans la sécurité. Comme pour se défendre le ministre saoudien de la Santé, a lui fustigé les pèlerins indisciplinés qui seraient responsables du drame.

Un numéro vert à Paris

Les identités et les nationalités des victimes ne sont pas encore toutes connues. Pour le moment, aucun pèlerin français ne figure sur la longue liste des morts et des blessés. Les vérifications continuent, sachant que 25.000 Français se trouvent actuellement à La Mecque pour y effectuer le Hadj, le grand pèlerinage annuel. Afin d'informer les familles et les proches, le ministère français des Affaires étrangères a ouvert une plateforme téléphonique. 

Le Quai d'Orsay s'est aussi rapproché des organisateurs de voyages et de séjours à La Mecque.

  (Bousculade près de la Mecque © Idé)

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