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Belize. Le fondateur de l'antivirus McAfee recherché pour meurtre

Il est soupçonné d'avoir tué son voisin, un Américain, dans ce pays d'Amérique centrale. Francetv info revient sur cette affaire rocambolesque en actes.

Article rédigé par franceinfo
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John McAfee, le fondateur du logiciel antivirus éponyme, apparaît dans une interview vidéo réalisée en mai 2012 (capture d'écran).  (YOUTUBE / FTVI)

INTERNET – "Wanted" : John McAfee, fondateur et ex-patron de la société éponyme de sécurité informatique, est recherché pour le meurtre présumé d'un autre Américain, son voisin sur l'île de Belize, en Amérique centrale, où il réside. Dimanche soir, après la découverte du crime, la police, citée par le site Gizmodo (en anglais), n'est pas parvenue à trouver John McAfee, a-t-elle déclaré à la presse lundi 12 novembre. Francetv info revient sur le parcours rocambolesque de John McAfee en quatre actes.

Acte 1 : McAfee s'installe au Belize

John McAfee a vendu sa société de sécurité informatique il y a 18 ans. "Mais l'homme reste une figure de l'histoire de l'informatique, un pionnier passé par la Nasa et Xerox, avant de créer les antivirus McAfee mondialement connus qu'il a cédés en 1994", rappelle France Info.fr

En 2008, il décide de s'installer à Belize pour, semble-t-il, refaire sa vie loin des Etats-Unis. Il y crée plusieurs sociétés, dont une dans le secteur pharmaceutique, qui produisait des antibiotiques à partir de plantes, selon le site de 01net, magazine spécialisé dans l'informatique. "Peut-être une couverture pour des activités moins légales", juge 01net.

Acte 2 : Il est arrêté pour une affaire de drogue 

Car John McAfee est soupçonné d'avoir possédé "de la drogue pour sa propre consommation et aussi, peut-être, en tant que producteur", toujours selon 01net. Au printemps 2012, les policiers béliziens ont perquisitionné sa résidence à la recherche d'armes et de drogue. Ils l'ont placé en garde à vue pendant plusieurs heures. "Les faits retenus contre lui ont finalement été invalidés", affirme 01net. A l'époque, John McAfee avait affirmé qu'il avait été arrêté parce qu'il refusait de faire une donation à un politicien local.

Il s'était ensuite exprimé sur le sujet et avait nié les faits dont il était accusé dans une interview filmée, accordée au journal de Belize.

Mais depuis, d'après Gizmodo, John McAfee avait une conduite de plus en plus bizarre et n'était pas bien intégré dans la communauté des expatriés. Il semblait aussi expérimenter des drogues psycho-actives.

Acte 3 : Le voisin de McAfee est retrouvé mort par balle

Originaire de Floride, Gregory Faull, 52 ans, est trouvé mort à son domicile par son employée de maison. Il a été tué d'une balle dans la tête. Selon la police, il n'y avait pas trace d'effraction dans la maison, seuls un ordinateur portable et un téléphone cellulaire avaient disparu.

Des résidents de l'île, connue pour la plongée sous-marine, la pêche tropicale et la communauté d'expatriés américains, ont indiqué sur le site internet Gizmodo que Gregory Faull et John McAfee avaient eu récemment un différend. Selon 01net, John McAfee apparaît comme le suspect numéro 1 dans cette affaire. 

Lorsque les policiers se sont déplacés au domicile de John McAfee pour l'interroger dimanche soir, celui-ci est resté introuvable, a expliqué le chef de la brigade contre le crime organisé de Belize.  

Acte 4 : McAfee livre sa version des faits à un magazine

Toutefois, le créateur de l'antivirus MacAfee s'est confié sur cette affaire. Dans une interview accordée lundi au magazine américain Wired (en anglais), il révèle s'être caché dans sa propriété, enfoui dans le sable, avec une boîte en carton sur la tête afin de pouvoir respirer. "C'était très inconfortable. Mais [les policiers] m'auraient tué s'ils m'avaient trouvé."

Interrogé par le magazine à propos des coups de feu qui ont tué Gregory Faull, John McAfee a déclaré qu'il ne savait rien à part qu'on avait tiré sur son voisin. Le pionnier de l'industrie antivirus informatiques a même ajouté qu'il était inquiet que les tueurs de Gregory Faull soient à sa recherche.

"Sous aucun prétexte, je n'irais parler de mon plein gré à la police de ce pays", a-t-il encore affirmé. "Vous pouvez dire que je suis paranoïaque à ce sujet, mais ils veulent me tuer, c'est sûr. Ils essayent de m'avoir depuis des mois. Ils veulent me contraindre au silence. Je ne suis pas trop aimé par le Premier ministre."

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