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Attentats du Sinaï, de Beyrouth et de Paris: que veut vraiment l’Etat islamique?

Daech internationalise son combat, il a quitté les terres de son «califat» pour porter des coups hors de «ses frontières». Les attentats de Beyrouth et de Paris sont-ils un signe de la phase ascendante de l’organisation ou, au contraire, un signe de fuite en avant après de nombreux revers militaires en Irak et en Syrie ? Le monde entier est-il devenu «Dar el Harb» (Maison de guerre) pour Daech ?
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Drapeau de Daech (Etat islamique, Isis en anglais). (Gail Orenstein / NurPhoto)

Sanjar, Alep, Ramadi... l’Etat islamique subit revers sur revers en Irak et en Syrie. Les forces kurdes et l’armée irakienne, appuyées par la coalition internationale et notamment américaine d’un côté, et les Kurdes et l’armée de Bachar al-Assad, aidés par l’aviation russe de l’autre, prennent en tenaille l’organisation Etat islamique. Sur un plan strictement militaire, Daech est en difficulté au sein même de son califat. La continuité territoriale, très chère à l’organisation d’Aboubakr al-Baghdadi, est en difficulté. Des pans entiers lui échappent entre Mossoul et Raqqa.

 
Quand Daech fait du al-Qaïda. Contrairement à Oussama Ben Laden, Aboubakr al-Baghdadi ne cherchait pas à exporter son combat vers l’Europe ou les Etats-Unis. Les attentats de Beyrouth et de Paris augurent-ils d’un changement de stratégie? Selon l’agence Reuters, Daech, sous les coups de boutoir de la coalition internationale et les défaites militaires, pourrait avoir décidé au mois de septembre 2015 de porter le combat en France et ailleurs.
 
Selon un combattant de l’EI, joint par Reuters, le porte-parole de l’Etat islamique, Abou Mohammad al-Adnani, a donné la consigne d'agir à l'étranger. «Il a envoyé un ordre écrit à tous les secteurs et à toutes les brigades de sécurité de commencer à bouger, notamment au Liban et en Turquie. Le Liban et la France et d'autres endroits font tous partie des opérations ordonnées il y a deux mois.»

 
En moins de 24 heures, Daech a revendiqué les attentats de Paris et Saint-Denis qui ont fait 129 morts ainsi que le double attentat suicide qui a fait 43 morts le 12 novembre dans un fief du Hezbollah chiite libanais à Beyrouth. «Oussama Ben Laden considérait le terrorisme comme un prologue au califat, qu’il ne pensait pas connaître de son vivant. Son organisation était informelle, constituée d’un réseau diffus de cellules autonomes. L’EI, au contraire, a besoin d’un territoire pour asseoir sa légitimité, ainsi que d’une structure hiérarchisée pour y régner», explique Graeme Wood, dans une étude très fouillée.
 
Selon le New York Times, les auteurs des attentats de Paris auraient à un certain stade été en contact avec des membres connus de l'EI en Syrie. «C’est la France qui a été frappée parce que les terroristes ont pu frapper en France. Le prochain attentat aura peut-être lieu en Angleterre ou en Allemagne. Tous les pays de la coalition sont menacés. Et si la France a été frappée, c’est tout simplement par ce qu’il y avait l’opportunité de le faire», explique Romain Caillet, spécialiste de Daech.  
 
Pour le directeur de la CIA, John Brennan, Daech a probablement d'autres opérations semblables aux attaques de Paris en préparation

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