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Vidéo Covid-19 : L'Asie a-t-elle réussi à maîtriser la pandémie ?

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Article rédigé par franceinfo
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Le monde en face : chaque semaine, une même actualité racontée par quatre correspondants de franceinfo. Cette semaine direction Pékin, Séoul, Tokyo et New Delhi pour voir quelle est la situation sanitaire et les mesures mises en place contre le coronavirus.

Alors que la France et l'Europe sont en plein coeur d'une deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, quelle est la situation sanitaire en Asie où est né le virus ? La pandémie est-elle vraiment maîtrisée comme le disent les autorités chinoises ? Quelles sont les méthodes appliquées là-bas ? Franceinfo vous emmène dans une grande gare de Pékin, en Chine, devant un lycée de Séoul, en Corée du Sud, dans les rues de Tokyo, au Japon, et auprès des marchands de tissus de New Delhi, en Inde.

En Chine, où le Covid-19 est apparu pour la première fois, on comptabilise "seulement" 4 630 morts pour 1,4 milliard d'habitants, depuis le début de l'épidémie. Il n'y a pas de deuxième vague, mais des cas locaux ici ou là, grâce à contrôle très strict et une surveillance de la population. Une nouvelle classification des zones à risque a été mise en place avec un risque "élevé" ou "moyen". Il s'agit soit de quartiers résidentiels ou de zones économiques industrielles dans lesquels des cas de Covid-19 ont été détectés. Des mesures très strictes et rapides y sont mises en place avec un dépistage massif et un confinement de la population. La situation est également préoccupante en Mongolie intérieure, des vols ont même été suspendus entre cette province et Pékin. La capitale renforce, par ailleurs, ses mesures de sécurité. Ainsi les Pékinois qui vont désormais dans ces zones à risque doivent le déclarer aux autorités et leurs enfants ne peuvent pas aller à l'école pendant deux semaines. Dans les grandes gares de Pékin, des distributeurs de masques gratuits ont été installés.

En Corée du Sud, la réactivité est l'un des maîtres mots dans ce pays considéré comme l'un des meilleurs élèves face à la pandémie. 515 morts pour 51 millions d'habitants. Mais l'épidémie repart, on parle là-bas de troisième vague, avec 300 nouveaux cas par jour. Et l'inquiétude monte avec l'organisation du baccalauréat, le 3 décembre. Il concerne 500 000 jeunes coréens et les autorités craignent que ce soit un moment propice à de nouvelles contaminations. Tout est prévu pour que ce ne soit pas le cas, avec 31 000 centres d'examen au lieu des 21 000 habituels, les capacités de test ont été augmentées, et des centres d'examen spéciaux sont prévus pour les étudiants qui seraient en quarantaine. Car si la Corée du Sud est un modèle en matière de lutte contre l'épidémie, c'est grâce à sa prévention et non grâce à ses capacités hospitalières. Il existe en réalité dans le pays moins de 150 lits disponibles à l'heure actuelle en réanimation.

Au Japon, 2 000 morts du Covid-19 pour 127 millions d'habitants, on parle aussi de troisième vague, un troisième épisode plus important que les deux précédents. Pour autant, Tokyo ne mettra jamais en place un confinement obligatoire car la loi ne le permet pas. La politique de santé est basée sur la discipline des entreprises et de la population. À partir de cette fin de semaine, les bars, restaurants, clubs de karaoké de Tokyo sont priés de fermer à 22 heures. Mais les médecins craignent que cela ne suffise pas à éviter un engorgement des hôpitaux. Plus d'un tiers des lits de réanimation de la capitale sont déjà occupés et c'est pire à Osaka. Des experts et l'opposition accusent même le gouvernement d'avoir accéléré la contagion en maintenant une campagne de promotion des séjours touristiques et de repas au restaurant dans le but de doper l'économie, la priorité du Premier ministre Yoshihide Suga.

En Inde, le bilan est beaucoup plus lourd : 136 000 morts et 9 millions de cas pour une population de 1,3 milliard d'habitants. Les contaminations sont en hausse et les hôpitaux de New Delhi ont du mal à suivre. Il y a quelques jours encore, les marchés de la capitale débordaient littéralement de monde. C'était Divali, le Noël indien, et la frénésie des achats a dépassé de loin la peur du virus. Impossible, dans ces cas, bien sûr, de garder ses distances. La saison des mariages bat désormais son plein et les invités peuvent se compter par centaines. Les cas de Covid-19 ont ainsi explosé à New Delhi et surtout leur mortalité. Cela serait dû à la pollution atmosphérique qui englobe le nord de l'Inde en cette saison. Il est en effet prouvé que cette pollution accroît de 11% la mortalité des malades du Covid. Face à cela, les autorités centrales ont pris plusieurs mesures. D'abord, de quadrupler l'amende pour non-port des masques sanitaires dans les espaces publics. Le nombre d'invités autorisés dans les mariages est désormais restreints à 50 personnes. Le gouvernement fédéral apporte également son aide en envoyant des médecins militaires pour aider les civils dans les hôpitaux qui sont complètement débordés.

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