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Thaïlande : comment les militaires asseoient progressivement leur pouvoir

La junte a annoncé samedi qu'elle pourrait détenir l'ex-Première ministre Yingluck Shinawatra. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Interpellation d'un manifestant par des soldats thaïlandais, à Bangkok, le 24 mai 2014.  (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

"Les militaires les ont séparés et placé en détention dans différents endroits." L'ancienne Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra et plusieurs membres de son gouvernement sont détenus, samedi 24 mai, par la junte en Thaïlande. Après leur coup d'Etat, les militaires assoient progressivement leur pouvoir. 

L'ex-Première ministre et plusieurs responsables des Chemises rouges arrêtés

L'ancienne Première ministre de 46 ans, chassée du pouvoir début mai par une décision judiciaire controversée, serait détenue dans un camp militaire, selon une source anonyme de l'armée. Elle pourrait rester en détention "jusqu'à une semaine", a annoncé un responsable militaire.

Nombre de responsables de son parti, le Puea Thai, étant eux-mêmes détenus ou aux abonnés absents, il reste très difficile de se faire une idée de l'ampleur de la répression. Mais de nombreux responsables des Chemises rouges, puissant mouvement pro-gouvernemental, auraient été arrêtés, décapitant le mouvement temporairement. 

Après l'abolition de la Constitution, la dissolution du Sénat

Les militaires ont continuer à consolider leur pouvoir, annonçant la dissolution du Sénat, qui avait survécu à l'abolition de la Constitution.

Le chef de la junte, le général Prayut Cha-O-Cha, peut désormais approuver toute nouvelle loi.

Les militaires ont également remis une lettre au roi Bhumibol, personnage vénéré au sommet de cette monarchie constitutionnelle, lui demandant d'approuver le nouveau régime. Celui-ci en a accusé réception, a seulement précisé le nouveau régime militaire.

L'interdiction de se rassembler et de manifester

Juste après l'annonce du coup d'Etat, jeudi, les militaires avaient interdit le rassemblement de plus de cinq personnes dans les rues, pour prévenir tout débordement. En fin d'après-midi, samedi plusieurs centaines de Thaïlandais ont toutefois défié cette interdiction de manifester. Plusieurs d'entre eux ont été interpellés.

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Ce chiffre modeste est bien supérieur aux jours précédents. L'indifférence face au coup d'Etat prévaut en effet largement dans ce pays qui a déjà connu 19 coups d'Etat ou tentatives depuis 1932.

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