: Vidéo Ce Rohingya porte ses deux parents sur son dos pour les sauver des massacres en Birmanie
Mohamad Ayoub fait partie des 700 000 Rohingyas qui ont fui les massacres en Birmanie. Il n'a rien emporté, excepté ses deux parents qu'il a porté à bout de bras pendant une semaine jusqu'au Bangladesh. Brut l'a rencontré.
La photo sur laquelle il porte ses parents dans deux paniers est poignante. Mohamad Ayoub est Rohingya, une ethnie musulmane persécutée en Birmanie. En août 2017, il a décidé de fuir les massacres de l’armée du pays mais ses parents étaient incapables de se déplacer. Mohamad Ayoub a donc décidé de rejoindre le Bangladesh en les transportant dans deux paniers, portés à bout de bras. "Je ne pouvais pas porter autre chose et je ne pouvais pas décider d'emmener autre chose que mes parents", témoigne-t-il. "Grâce à ces deux paniers, j'ai pu les transporter tous les deux."
Le plus grand camp de réfugiés au monde
Depuis août 2017, plus de 700 000 Rohingyas ont fui la Birmanie vers le Bangladesh. Parmi eux, "beaucoup de personnes ont abandonné les personnes âgées", raconte Mohamad. "Je n'ai pas fait ça. Je ne voulais pas prendre de marchandises, mes parents sont mes biens les plus précieux." Désormais, il vit avec sa mère dans le camp de Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés au monde. En juillet 2018, il accueillait près de 600 000 réfugiés. Son père n'a pas survécu aux traumatismes de l'exode forcé. "Ma seule consolation est que j’ai pu les transporter tous les deux […] je n'aurais pas pu vivre en paix dans ce monde en sachant que j'avais abandonné mes parents", se console-t-il. En octobre, le Bangladesh et la Birmanie ont convenu d'un accord pour rapatrier le peuple Rohingya en Birmanie - sur la base du volontariat - quelques jours seulement après que l’ONU a affirmé que le "génocide" se poursuivait sur les terres birmanes. "Les Rohingyas ne sont pas en paix là-bas", estime Mohamad. "Ils veulent nous tuer et je ne veux pas y retourner. Je préfère mourir ici."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.