Débris d'avion retrouvé à La Réunion : "La piste du MH370 est sérieuse"

Le mystère de la disparition du vol MH370 est-il sur le point d'être éclairci ? De nombreux experts aéronautiques affirment qu'un morceau d'aile d'avion, retrouvé jeudi à La Réunion, pourrait appartenir à l'avion de la Malaysia Airlines, disparu au large de l'Australie en mars 2014 avec 239 personnes à son bord.

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Des experts français du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), ainsi que des enquêteurs australiens et malaisiens, ont été envoyés sur place. En attendant de savoir si ce débris appartient bien au Boeing 777 du vol MH370, francetv info a interrogé Gérard Feldzer, consultant en aéronautique et en transports. 

Francetv info : D'après vous, le débris retrouvé jeudi appartient-il au Boeing 777 du vol MH370 ? 

Gérard Feldzer : Pour l’instant, la piste du MH370 est sérieuse. Il s'agirait d'un aileron et d'un volet, deux pièces mobiles par rapport à l’aile. Selon des sources indirectes, Boeing aurait confirmé que le morceau faisait bien partie d'un Boeing 777. Si c'est bien le cas, on se rapproche du vol de la Malaysia Airlines, puisqu'aucun autre avion de ce type ne s'est abîmé dans la région. Mais pour le moment, au vu de la forme, il subsiste malgré tout d'autres hypothèses.

Les preuves avancées actuellement par certains experts sont-elles sérieuses ? 

La forme de la pièce retrouvée est assez ressemblante, en effet. Mais il pourrait aussi s'agir d'un petit avion de tourisme, un Piper Aztec. On ne peut pas se baser uniquement sur des photos. Il faut lever le doute, et seuls les experts dépêchés sur place pourront le faire. Leurs résultats devraient nous parvenir dans la journée ou au plus tard demain. Ils vont pouvoir déterminer avec certitude s'il s'agit du MH370, d'après les documentations données par Boeing, la forme exacte de la pièce, les analyses du métal... 

Si c'est confirmé, le résultat aidera-t-il l'enquête sur la disparition du vol MH370 ?

Il faudra faire travailler des metéorologues, qui devront refaire une courbe des vents rencontrés pendant une année, et des hydrographes, qui devront reconstituer les courants marins. Cela déterminera la trajectoire de la pièce la plus probable. On pourra alors préciser le lieu du crash, ce qui permettra de confirmer ou d'infirmer la zone de recherches actuelle.