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Paraguay : Amnesty fait campagne pour qu'une enfant de 10 ans violée puisse avorter

La fillette a été violée par le compagnon de sa mère.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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La salle d'attente d'un hôpital d'Asuncion (Paraguay), le 3 mai 2013. (NORBERTO DUARTE / AFP)

La fillette de 10 ans est arrivée le 21 avril dans un hôpital du Paraguay pour suspicion de tumeur abdominale. Mais une échographie a révélé une grossesse de 21 semaines (23 semaines désormais, soit plus de cinq mois). L'enfant a été violée par le compagnon de sa mère.  

Doit-elle mener la grossesse à son terme ? Oui, répond le gouvernement du Paraguay, où l'IVG n'est légale qu'en cas de danger pour la vie de la mère. Non, estime Amnesty International, à l'origine d'une campagne pour que la fillette puisse avorter.

Un cas de "torture ou mauvais traitements", pour Amnesty

L'ONG estime que cette affaire constitue un cas de "torture ou de mauvais traitements" tel que défini par la Convention contre la torture de l'ONU. "Une enfant de 10 ans a besoin de notre aide. S'il vous plaît, avertissez le monde et aidez à sauver sa vie", a ainsi tweeté en anglais l'organisation humanitaire le 1er mai.

Pour le ministre de la Santé du Paraguay, Antonio Barrios, il n'en est pas question. "Si elle devait avorter, il fallait le faire avant la 20e semaine. Aujourd'hui, nous en sommes à la 23ème. La grossesse ne sera pas interrompue", a indiqué le ministre, médecin pédiatre, devant des journalistes.

Le doyen de la faculté de médecine de l'université du Paraguay, Anibal Peris, assure de son côté que l'enfant peut terminer normalement sa grossesse. Lui qui dirige une clinique surnommée "l'hôpital des pauvres" a révélé qu'en 2014, son établissement avait accueilli 14 filles enceintes âgées de 9 à 15 ans. "Toutes s'en sont bien sorties", affirme-t-il, indiquant que la fillette accoucherait par césarienne pour éviter les complications.

Une grossesse à haut risque

Amnesty précise qu'au Paraguay, "l’avortement n’est autorisé que lorsque la vie de la femme ou de la jeune fille est en danger. Dans toute autre circonstance, même lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste (...), l’IVG n’est pas autorisée. Cette loi restrictive sur l’avortement bafoue le droit international." L'ONG rappelle qu'il s'agit d'une grossesse à haut risque, vu l'âge de l'enfant.

Toujours selon Amnesty, "le 28 avril, la mère de la fillette a déposé une requête auprès de l’hôpital pour que sa fille puisse avorter. Et selon les dernières informations, les souhaits de la mère et de la fille sont ignorés." La fillette a été envoyée dans un centre pour jeunes mères. Sa mère a été placée en détention pour avoir livré de fausses informations sur son compagnon, qui est en fuite. Elle est accusée de négligence et d'obstruction à la justice.

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