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Haïti : le Premier ministre dénonce une tentative d'assassinat contre lui

Ariel Henry assure la gestion des affaires courantes depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse, le 7 juillet. Il assure avoir été visé par une tentative d'assassinat lors des célébrations de la fête nationale, samedi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, le 24 novembre 2021 à Port-au-Prince. (VALERIE BAERISWYL / AFP)

Le Premier ministre haïtien Ariel Henry a dénoncé, dans un entretien à l'AFP lundi 3 janvier, une tentative d'assassinat contre sa personne, lors des célébrations de la fête nationale organisées samedi dans la ville des Gonaïves. "On a tenté quelque chose contre moi, personnellement", a affirmé le chef du gouvernement haïtien, qui dit se sentir "dans la ligne de mire des gens". Ariel Henry assure de fait la gestion des affaires courantes depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse par un commando armé le 7 juillet.

Des affrontements entre la police et des groupes armés ont éclaté samedi lors des célébrations de la fête nationale aux Gonaïves, à 150 km au nord de la capitale Port-au-Prince. Sous des rafales de tirs d'armes à feu, Ariel Henry et les officiels présents ont été contraints de fuir précipitamment la ville où la déclaration d'indépendance d'Haïti a été signée, le 1er janvier 1804. Sur des photos transmises à l'AFP par son bureau, un impact de balle est visible sur le pare-brise du véhicule blindé du Premier ministre.

Une crise politique profonde

Fin décembre, des groupes de citoyens et membres de bandes armées des Gonaïves, troisième plus grande ville d'Haïti, avaient violemment exprimé leur opposition à la venue du Premier ministre. "Je savais que je courais ce risque", a confirmé Ariel Henry, joint au téléphone par l'AFP. "On ne peut pas accepter que des bandits, de quelque milieu qu'ils soient, pour des raisons bassement pécuniaires, veuillent faire du chantage à l'Etat", a-t-il ajouté, précisant que des membres de gangs ont demandé de l'argent en échange d'une visite sans attaque aux Gonaïves.

L'assassinat, il y a six mois, du président haïtien dans sa résidence privée, a amplifié la profonde crise politique dans laquelle le pays de la Caraïbe est englué depuis des années. Si plusieurs citoyens haïtiens, deux Américains d'origine haïtienne et une quinzaine de ressortissants colombiens, présumés impliqués dans le meurtre de Jovenel Moïse, sont incarcérés à la prison de Port-au-Prince depuis cet été, l'enquête sur l'attentat contre le chef de l'Etat semble au point mort.

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