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Ces arguments qu'Obama a oublié d'utiliser contre Romney

Sur la défensive lors du débat d'hier soir, le démocrate n'a pas profité des gaffes commises par son concurrent républicain ces dernières semaines.

Article rédigé par franceinfo
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Une télévision retransmettant le débat entre Mitt Romney et Barack Obama, à Miami (Floride). (JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

PRESIDENTIELLE AMERICAINE – Romney 1-Obama 0. La quasi-totalité des observateurs s'accordent à désigner le républicain comme le vainqueur du débat qui l'a opposé, mercredi 3 octobre, au président démocrate sortant.

Mitt Romney abordait pourtant cette première des trois joutes télévisées d'ici à l'élection présidentielle du 6 novembre en position difficile. Il avait en effet multiplié les gaffes ces derniers semaines. On aurait donc pu s'attendre à voir Barack Obama s'emparer de ces ratés et enfoncer le clou. Mais il n'en a rien été : le président sortant, plutôt sur la défensive, ne s'est pas engouffré dans la brèche. Petite revue des arguments non utilisés par Barack Obama.

 

1La sortie de Romney sur les "47% d'assistés"

La vidéo fait les gros titres des journaux américains depuis sa diffusion, mi-septembre. Dans cet enregistrement clandestin, Mitt Romney avait eu des paroles considérées comme insultantes pour les électeurs démocrates. Il déclarait que ces "47%" d'Américains se comportaient en "victimes".

"Ils pensent que le gouvernement doit s'occuper d'eux, qui pensent qu'ils ont le droit d'avoir accès à une couverture santé, à de la nourriture, à un toit, à tout ce que vous voulez. Ils pensent que c'est quelque chose qui leur est dû. Que le gouvernement devrait le leur donner. Et ils voteront pour ce président [Obama] quoi qu'il arrive", lançait-il. La déclaration avait suscité un tollé.

Alors que les équipes de Barack Obama ont utilisé ce dérapage à l'envi dans leurs spots de campagne, le président sortant n'en a, bizarrement, pas rajouté une couche lors du débat.

Le journaliste qui animait le débat lui a bien tendu une perche, en lui posant la question suivante : "Pensez-vous qu'il y ait, entre vous deux, une différence fondamentale de point de vue à propos du rôle du gouvernement fédéral ?", a demandé Jim Lehrer. Mais Barack Obama s'est contenté d'une réponse banale, dépourvue de toute intention polémique.

2Le passé de Romney à la tête de Bain Capital

Barack Obama n'a pas davantage mentionné le fonds d'investissement créé par Mitt Romney, Bain Capital, montré du doigt pour vouloir délocaliser en Chine 170 emplois d'une usine automobile de l'Illinois.

Il s'agissait pourtant d'un argument potentiellement dangereux pour le candidat républicain, même s'il a quitté le fonds à la fin des années 1990. "Comment peut-il promettre de créer 12 millions d'emplois quand il n'a qu'à passer un appel pour en sauver 170 ?" se sont interrogés les employés, voyant en Mitt Romney le "Robin des bois des riches".

3L'avortement et le droit des femmes

Autre sujet qui aurait permis à Barack Obama de se démarquer de son concurrent : les sujets de société comme l'avortement et le droit des femmes. Accusant Mitt Romney de se livrer à une véritable "guerre contre les femmes", le camp démocrate a eu beau jeu, ces derniers jours, de présenter le républicain comme "rétrograde".

Mais là non plus, Barack Obama n'a pas attaqué son rival sur ces sujets. Il faut dire que cette fois, il n'y avait pas été invité par le journaliste.

 

En fait, le débat, un brin ennuyeux et technique, est resté centré sur les questions économiques, loin de la campagne de caniveau menée par les deux camps. "Le président n'avait pas préparé une liste de piques. Il a juste expliqué son programme", a commenté Jen Psaki, la porte-parole de la campagne d'Obama.

Mitt Romney, certes plus incisif, n'a, lui non plus, pas rappelé les faux-pas de Barack Obama. Il aurait pourtant pu évoquer l'affirmation du président sortant, en juin, selon laquelle "le secteur privé se porte bien". Ou encore ce "Vous n'avez pas construit cela !" lancé en juillet à des chefs d'entreprises pour faire passer l'idée que l'Etat avait créé les conditions de leur réussite.

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