"C'est du réchauffé" : en Haïti, le nouveau Premier ministre Garry Conille n'emballe pas la population

C'est une mission quasi impossible qui attend le nouveau premier ministre haïtien : arrêter la descente aux enfers de son pays. Le conseil présidentiel de transition en Haïti a choisi mardi Garry Conille pour devenir le nouveau Premier ministre intérimaire, deux mois et demi après la démission forcée d'Ariel Henry. Sauf que cette nomination n'a pas vraiment provoqué d'enthousiasme parmi la population.

En effet, pour les Haïtiens, Garry Conille n'est pas un inconnu : ce gynécologue de 58 ans a déjà occupé des fonctions au plus haut niveau de l'Etat, se souvient Tamara, directrice d'une agence immobilière de Port-au-Prince. "Garry Conille c'est comme la nourriture, c'est du réchauffé, puisqu'il était déjà Premier ministre. Il a été choisi rapidement. J'ai appris seulement hier soir qu'il était nommé Premier ministre. Il n'y a pas eu de débat politique, il n'y a rien eu, on l'a juste imposé", juge-t-elle.

"L'homme des Américains"

Si cette nomination ne suscite pas un grand espoir au sein de la population, elle provoque surtout de la méfiance, car Garry Conille est connu pour être un proche de l'ancien président américain Bill Clinton. Il jouit, selon un ancien ministre haïtien qui souhaite garder l'anonymat, du soutien des Etats-Unis, accusés d'ingérence dans les affaires haïtiennes.

"Gary Conille est l'homme des Américains, l'homme qu'on a placé. Mais ce n'est pas l'homme qui peut résoudre les problèmes des Haïtiens. S'il ne connaît pas la réalité haïtienne, comment va-t-il résoudre les problèmes des Haïtiens ?".

Un ancien ministre haïtien

à franceinfo

La tâche qui attend Garry Connille est colossale. Sa priorité absolue : rétablir l'ordre dans un pays gangrené par les gangs. Pour cela, il pourra compter sur une force multinationale dont le déploiement attendu la semaine dernière a été repoussé.