Anonymous s'attaque à la justice américaine
Les activistes du web, qui assurent avoir infiltré plusieurs réseaux du gouvernement, menace de publier des données sensibles.
Anonymous fait un retour en fanfare. Le groupe d'activistes du web a annoncé samedi 26 janvier avoir lancé une attaque d'envergure contre le site de la Commission des condamnations du gouvernement américain (USSC). Le but ? Venger Aaron Swartz, informaticien de génie et militant pour la liberté d'internet, qui s'est suicidé le 11 janvier. Francetv info revient sur les enjeux de cette attaque.
Pourquoi cette attaque ?
Samedi, le groupe a piraté le site de l'USSC. Une longue tirade verte sur fond noir accompagnée d'une vidéo postée sur YouTube remplace la page d'accueil habituelle. Lundi, en milieu de journée, le site est inaccessible.
Anonymous entend ainsi protester contre le traitement qu'ils estiment injuste du cas d'Aaron Swartz, inculpé de fraude informatique, par le ministère américain de la Justice. Ce génie de l'informatique, qui n'avait que 14 ans lorsqu'il a participé au développement du format RSS et qui était aussi le cofondateur du réseau social Reddit, a été retrouvé pendu à son domicile new-yorkais le 11 janvier à l'âge de 26 ans.
D'après le site américain TechCrunch, le jeune homme encourait plus de cinquante ans de prison et plus de trois millions de dollars d'amende pour avoir téléchargé des millions d'articles littéraires et scientifiques dans un service d'archivage en ligne accessible uniquement sur abonnement (JSTOR), à l'aide d'un ordinateur caché dans un placard du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT). Adepte d'un accès libre à internet, Il avait l'intention de les diffuser gratuitement. Pour Anonymous, les peines encourues sont directement responsables du suicide du jeune homme.
Que réclame Anonymous ?
Le groupe exige que les infractions de ce type ne soient plus considérées comme des "crimes", indique TechCrunch, qui relève qu'une loi en ce sens a été proposée par une parlementaire démocrate le 15 janvier. Si la situation n'évolue pas, Anonymous promet d'aller encore plus loin, et menace de rendre publiques les données du gouvernement recueillies sur le site de la commission, ainsi que les clés de cryptage des dossiers traités par elle. Une action qui, promet Anonymous, va mettre nombre de juges et d'employés fédéraux dans l'embarras.
Les hackers affirment en outre avoir infiltré plusieurs réseaux informatiques du gouvernement américain et copié des données secrètes susceptibles d'être publiées. Les comparant à une arme nucléaire, Anonymous aurait recueilli "suffisamment de matériel nucléaire pour fabriquer des ogives à têtes multiples". Le FBI a ouvert une enquête afin d'identifier les auteurs du piratage.
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