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"Il est mort, et alors ?" : après le décès de l'ancien dictateur Ben Ali, les Tunisiens entre regrets et indifférence

La mort de l'ancien président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, mort jeudi 19 septembre, suscite des réactions contrastées dans le pays.

Article rédigé par franceinfo - Maurine Mercier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme lit un journal qui titre sur la mort de l'ancien dictateur tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, le 20 septembre 2019 à Tunis. (FETHI BELAID / AFP)

"Ben Ali, c’est qui ? C’est un terroriste. Il nous a fait vivre dans une terreur", lâche un passant dans les rues de la capitale, Tunis. Là-bas, la mort de l'ancien dictateur, survenue le 19 septembre, n’est pas un événement. Pour la plupart des Tunisiens, Zine el-Abidine Ben Ali était déjà de l’histoire ancienne. Parce qu'il était silencieux depuis près d’une décennie, depuis son exil en Arabie saoudite. Comme tant d’autres, une jeune Tunisienne oscille donc entre indifférence et écœurement : "On attendait qu'il demande pardon, il ne l'a pas fait", soupire-t-elle.

Ici, on entend souvent cette musique, le fameux "c’était mieux avant". Mais ceux qui disent dans un premier temps regretter Ben Ali expliquent très vite ensuite qu’ils regrettent en fait la stabilité économique d’avant la révolution de 2011, et non pas l’autoritarisme.

"Il nous a protégés durant 23 ans des islamistes"

À quelques exceptions près, comme un homme de 81 ans, qui continue de travailler malgré son âge avancé. "Son excellence le président Ben Ali nous a quittés. Il nous a protégés durant 23 ans des islamistes, des traîtres et des terroristes. Maintenant, il y a des braquages". Son nom de famille est Trabelsi, mais l'octogénaire n’a aucun lien de parenté avec la femme de Ben Ali, ce qui ne l’empêche pas d’être très triste.

On est libres de quoi ? De parler. Mais pas autre chose.

Un Tunisien de 81 ans

à franceinfo

Le corps de Ben Ali est enterré vendredi à La Mecque, selon une déclaration de son avocat. Si le corps de Ben Ali devait être rapatrié, sa femme, elle, risque la prison si elle remet le pied en Tunisie. Elle a été condamnée à plusieurs dizaines d’années de prison. Notamment pour corruption et détournement de fonds.

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