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Attentats à Tunis : ce que l'on sait des deux attaques suicides qui ont fait un mort et 8 blessés à Tunis

Ces attentats, menés à l'ouverture de la saison touristique, n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat. Ils surviennent alors que le climat politique s'est tendu en Tunisie ces derniers mois à l'approche d'élections présidentielle et législatives, prévues en octobre et novembre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 2 min
Un double attentat visant la police a fait au moins un mort et huit blessés à Tunis, le 27 juin 2019.  (YASSINE GAIDI / ANADOLU AGENCY / AFP)

Le spectre de la violence ressurgit dans les rues de Tunis. A l'ouverture de la saison touristique et à quelques mois d'échéances électorales, un double attentat visant la police a fait au moins un mort et huit blessés dans la capitale tunisienne, jeudi 27 juin, selon un bilan établi à la mi-journée. Il s'agit du premier attentat à Tunis depuis celui perpétré fin octobre 2018 par une kamikaze qui avait fait au moins 26 blessés, en majorité des policiers. 

>> DIRECT. Tunisie : un deuxième kamikaze se fait exploser à Tunis, au moins un policier tué

Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait pour l'instant de ces deux attaques qui ont frappé Tunis à une demi-heure d'intervalle. 

Deux attentats coordonnés

Un premier attentat suicide a visé jeudi en milieu de matinée un véhicule de la police, rue Charles-de-Gaulle, tout près de l'avenue Habib-Bourguiba, la principale artère de Tunis, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Rapidement, des forces de sécurité ont été déployées sur le lieu de l'attentat, où des badauds se sont attroupés malgré les avertissements lancés sur un ton agressif par des agents de police paniqués.

Une demi-heure plus tard, un autre kamikaze a fait exploser sa charge près d'un complexe de la Garde nationale dans le quartier d'El Gorjani, à la périphérie de Tunis. Ce complexe rassemble des services de la Garde nationale, de la police judiciaire et des services d'enquête antiterroriste, a déclaré le porte-parole du ministère. "Ce qui pose question, c'est que s'il y a eu deux attentats, un [près de] l'avenue Bourguiba, la principale artère du centre-ville de Tunis, et l'autre à la Caserne, qui est assez éloignée, cela veut dire qu'il y a une offensive coordonnée", souligne sur franceinfo Sophie Bessis, chercheuse associée à l'Iris.

Cette historienne précise que "les policiers sont une des cibles favorites des attentats depuis des années". A la fin octobre 2018, une kamikaze avait déclenché sa bombe près du Théâtre municipal, sur l'avenue Habib-Bourguiba, faisant au moins 26 blessés.

Un policier tué et huit blessés 

Un policier est mort des suites de ses blessures après l'attentat perpétré sur l'avenue Bourguiba. L'attaque a aussi blessé un autre policier et trois civils, a indiqué à l'AFP le ministère de l'Intérieur.

Le kamikaze qui s'est fait exploser près du complexe de la Garde nationale dans le quartier d'El Gorjani a quant à lui fait quatre blessés, a ajouté le ministère.

Pas encore de revendication

Les deux attentats n'ont pas encore été revendiqués, en milieu d'après-midi. Ils interviennent à la veille d'une saison touristique qualifiée de prometteuse par des responsables tunisiens, et à l'approche d'élections présidentielle et législatives, prévues en octobre et novembre.

Depuis l'attaque suicide perpétrée le 24 novembre 2015 contre un bus de la garde présidentielle, qui avait tué 12 agents en plein centre de Tunis, l'état d'urgence a été constamment renouvelé dans le pays. Cette attaque avait été revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). La même année, 60 personnes, dont 59 touristes, avaient été tuées dans d'autres attentats contre le musée du Bardo à Tunis, le 18 mars, puis contre une plage et un hôtel près de Sousse, le 26 juin. Ces deux attaques avaient aussi été revendiquées par l'EI.

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