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Plus d'un million de Zimbabwéens menacés par la pénurie de nourriture

En raison de la chute de la production agricole due à la sécheresse persistante au Zimbabwe, et due aussi à l'expropriation forcée des fermiers blancs, les Nations Unies se préparent à fournir une aide alimentaire d'urgence à 1.135.000 personnes, sur les 16 millions d'habitants que compte le pays. L'aide sera apportée pendant le pic de la saison creuse 2018/2019, entre janvier et avril.
Article rédigé par Véronique le Jeune
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Depuis plusieurs années, la sécheresse s'est installée au Zimbabwe, comme ici, en 2016, dans le village de Masvingo, à 250 km au sud de la capitale Harare. (Philimon BULAWAYO / REUTERS)

La déclaration d'Ashley Baxstrom, la porte-parole à Harare du Programme alimentaire mondial (Pam), intervient après la publication d'un rapport du Réseau d'alerte des famines (FEWSNET) qui a pointé du doigt la baisse dangereuse des stocks alimentaires des ménages les plus pauvres dans les zones arides, en particulier au sud du Zimbabwe.

«Ces conditions alimentaires devraient se prolonger jusqu'en mars 2019», met en garde le réseau d'alerte. Un récent rapport officiel zimbabwéen a, quant à lui, évalué à quelque 2,4 millions le nombre total de personnes qui risquent de manquer de nourriture pendant la saison 2018-2019.
 
En orange, les zones touchées par la crise alimentaire évaluées en août et septembre 2018 par le Réseau d'alerte des famines (Fews Net). (Fews Net)

Selon le Pam, plus de 61 millions d'euros seront nécessaires pour financer l'aide d'urgence nécessaire.

Toute l'Afrique australe connaît depuis plusieurs années une sécheresse persistante, dont les effets sont encore aggravés par les anomalies climatiques de type El Nino. En Afrique du Sud, les habitants du la région du Cap vivent sous la menace du «jour zéro» à partir duquel l'eau ne coulera plus.

Au Zimbabwe, le début de années 2000 a de surcroît plongé le pays dans une grave crise économique et financière, provoquée par la politique d'expropriation de force des fermiers blancs. Une décision prise par le président de l'époque Robert Mugabe, resté 37 ans au pouvoir.

Une production irrégulière de céréales
Sans expérience, les petits exploitants noirs n'ont pas non plus bénéficié de fonds publics pour leur permettre d'irriguer leurs terrres. Une situtation qui aujourd'hui encore, en plus des aléas climatiques, rend la production des céréales, en particulier du maïs, très irrégulière et généralement insuffisante.

Le successeur et ancien vice-président de Mugabe, Emmerson Mnangagwa, élu en août 2018 pour un mandat de cinq ans, a promis de redresser l'économie du pays, notamment en le rouvrant à des investisseurs étrangers.
 

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