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L’Afrique, leader d’un monde qui veut bannir le plastique

Les pays africains font un effort sensible pour protéger l'environnement. Première mesure : interdire les sacs en plastique.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Dans une décharge de Bamako, au Mali, des femmes fouillent les ordures. (SEBASTIEN RIEUSSEC / AFP)

Depuis le 1er juin 2019, la Tanzanie a interdit l’usage des sacs en plastique. Elle devient le 34e pays d’Afrique à prendre une telle décision. Même les touristes sont concernés par cette mesure et doivent déposer tout sac plastique en leur possession à l’aéroport. "Le gouvernement espère que, en vertu de la nécessité de protéger l’environnement et pour garder notre pays propre et beau, les visiteurs accepteront ces petits inconvénients", précise un communiqué du bureau de la vice–présidence.

Avec 34 pays interdisant les sacs contre 29 en Europe, l’Afrique devient leader et moteur du mouvement. Selon Laura Parker, du National Geographic, le Kenya serait le pays le plus sévère dans la répression. Les contrevenants, qu’ils soient fabricants, importateurs ou utilisateurs, risquent jusqu’à quatre ans de prison et une amende de 38 000 dollars. L’interdiction a certes fait naître une forte opposition. De façon illégale, des sacs continuent de circuler. Mais dans un pays qui utilisait environ 100 millions de sacs par an, les progrès sont significatifs.

Aujourd’hui, le Kenya fait un pas de plus en interdisant les produits à usage unique dans la nature, à savoir les parcs nationaux, les forêts et les zones de protection de la nature. Les promeneurs ne peuvent plus transporter de bouteilles, d’assiettes, de verres et de couverts en plastique.

Selon une étude des Nations Unies, l’interdiction des sacs en plastique est particulièrement utile en Afrique, car les déchets y sont fréquemment brûlés. Or, l’incinération des plastiques dégage des gaz toxiques qui menacent l’environnement et les populations.

Encore des efforts à faire

Hélas, il reste encore beaucoup de travail. Ainsi, si l’Egypte vient de proscrire l’usage des produits en plastique en mer Rouge, le pays est un des plus gros pollueurs de la Méditerranée. Selon une étude de l’Institut national d’océanographie et des pêches d’Egypte, il y a au large d’Alexandrie une concentration en particules de micro-plastiques. Ces billes mesurent entre 5 mm pour les plus grosses à 20 microns pour les particules les plus fines. Cette pollution provient de la mauvaise gestion des déchets solides.

En Egypte, 80% des déchets terminent dans la mer. Pour les plastiques, cela représente entre 150 000 et 400 000 tonnes par an. Ce qui place l’Egypte au 7e rang des pays les plus pollueurs. Clairement, l’Egypte se soucie bien plus de ses spots de plongée en mer Rouge que de la qualité de ses eaux méditerranéennes.

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