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Ebola fait monter la menace de pénurie alimentaire

La faim. Voilà ce que le virus traîne derrière lui. En Afrique de l’Ouest, un million de personnes pourraient être menacées par la famine. Car l’épidémie a éloigné des champs les cultivateurs. Liberia, Sierra Leone et Guinée sont les pays en première ligne.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des soignants en tenue de protection contre le virus Ebola qui souvent effraient les populations (ZOOM DOSSO / AFP)
«Selon les estimations, un demi-million de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire grave dans les trois pays les plus touchés.» Les propos émanent de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM). Un nombre qui pourrait doubler d’ici au printemps 2015.

Car la propagation du virus a coïncidé avec les travaux des champs, interrompant les plantations. Ainsi en Sierra Leone, dans un pays où déjà l’auto-suffisance alimentaire est loin d’être assurée, la récolte 2014 sera inférieure de 5% à celle de l’année précédente.
 
Dans les régions les plus touchées par le virus, la baisse de rendement des terres va atteindre les 17%. Dans ces districts orientaux du pays, près d’un cultivateur sur deux a abandonné sa terre, soit parce qu’il est mort soit parce qu’il a fui. 90% des parcelles sont en friche.
 
D’autre part, la fermeture des frontières, les quarantaines, voir l’interdiction de la chasse, ont considérablement réduit l’accès de la population à la nourriture. Tout le circuit de distribution comme les marchés est perturbé.
 
FAO et PAM appellent à une intervention alimentaire d’urgence. Il s’agit également de fournir des semences aux populations affectées.
 

De son côté l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) alerte également sur un autre aspect qui accroît la mortalité dans les pays touchés. En effet, les services de soin, débordés par le traitement d’Ebola, sont boudés par la population qui craint d’y contracter la maladie.
 
Résultat : d’autres pathologies ne sont pas soignées, ce qui provoque une hausse des décès.
Or, «un système de santé doit être capable d’absorber le choc d’une situation d’urgence comme Ebola, et de continuer à fournir les services de santé courants comme la vaccination et les soins de la mère et de l’enfant.» précise Marie-Paule Kienny, sous-directrice de l’OMS.
Le constat est clair, mais réaliser un tel service de santé risque de prendre du temps.

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