Sénégal : le gouvernement approuve un projet de loi d'amnistie, sans donner de date pour l'élection présidentielle

Ce projet de loi prévoit l'amnistie des actes commis au cours des troubles traversés par le Sénégal depuis trois ans.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président sénégalais, Macky Sall, le 26 février 2024 à Diamniadio (Sénégal). (SEYLLOU / AFP)

Le chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, a fait adopter par son gouvernement un projet de loi d'amnistie générale, mercredi 28 février, en guise d'"apaisement" à la crise politique née du report de l'élection présidentielle qui devait se tenir dimanche. Ce projet de loi prévoit l'amnistie des actes commis au cours des troubles traversés par le Sénégal depuis trois ans. Cette mesure a été proposée par Macky Sall dans une "volonté d'apaisement de l'espace politique, de réconciliation et de dépassement", selon le compte-rendu du Conseil des ministres. Le texte doit à présent être approuvé par l'Assemblée nationale, à une date non précisée.

Ceux, nombreux, qui attendaient du Conseil des ministres des informations plus précises sur la nouvelle date de la présidentielle devront patienter. Le président doit recevoir le 4 mars les conclusions d'un "dialogue national" qui s'est tenu lundi et mardi. Il entend demander son avis au Conseil constitutionnel sur ces recommandations, qui préconisent la tenue du scrutin plusieurs semaines après la fin de son mandat, et son maintien au pouvoir jusqu'à l'installation de son successeur.

Un renvoi du scrutin au-delà du 2 avril, fin du mandat de Macky Sall, et le maintien temporaire de ce dernier dans ses fonctions sont de nature à provoquer la colère du front politique et citoyen qui s'est formé après l'annonce du report. Ces propositions ont été déclarées inacceptables par une partie de la classe politique et de la société civile. Dix-sept candidats homologués ont boycotté le "dialogue". Le front anti-report soupçonne Macky Sall de jouer la montre, soit pour avantager son camp parce que les choses se présenteraient mal à la présidentielle, soit pour s'accrocher au pouvoir. Le président sénégalais a justifié le report du scrutin par les dissensions causées par la validation des candidatures, et la crainte qu'un scrutin contesté ne provoque une nouvelle poussée de fièvre.

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