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Contestation en République démocratique du Congo: Internet et SMS censurés

Face à la contestation populaire, les autorités congolaises ont coupé Internet et les SMS, les services de messagerie par téléphone. La mesure visait à endiguer le mouvement d’opposition. Elle a eu des conséquences sur l’activité économique.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Kinshasa (RD-Congo), le 22 janvier 2015.

 (AFP PHOTO / PAPY MULONGO)

Un ordinateur mais pas d’Internet. Mardi 20 janvier 2015, les Congolais se retrouvent soudainement coupés du reste du monde. Aucune connexion possible sur le fixe ou le mobile. Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux sont aux abonnés absents… Les textos ne passent plus.

Ce n’est pas un bug informatique, mais une coupure imposée par le gouvernement congolais au lendemain d’une manifestation d’opposants à Kinshasa.
«Les réseaux sociaux ont été fermés car si tout le monde se mobilisait, la situation allait dégénérer davantage», précise Josaphat Musamba, chercheur au Centre de recherches et d'études stratégiques en Afrique centrale.
 
Le rassemblement contre un projet de loi électorale contesté avait provoqué la veille des heurts meurtriers dans la capitale Kinshasa.
 
Conséquences sur l'économie 
En coupant la connexion internet et les SMS, le pouvoir a voulu priver les opposants de ces outils de communication et de mobilisation et éviter un grand mouvement de révolte comme au Burkina Faso. Mais cette mesure a dépassé les objectifs escomptés. L’absence totale de réseau a pénalisé l’activité économique. Plusieurs services ont été perturbés comme la douane et les banques où les virements et les transferts d’argent ne passaient plus.

Malgré ces conséquences, seul l’Internet fixe a été rétabli après 48 heures de coupure. La suspension des SMS, moins chers et très prisés par les étudiants, s'est prolongée.
«L’ensemble des opérateurs n’arrête pas de demander l’autorisation à l’Etat, la situation est extrêmement dommageable mais on reste sans réponse», précise Jean-Michel Garrouteigt, directeur général d’Orange en RDC.
 
Ce n’est pas le premier embargo du genre. En décembre 2011, le pouvoir avait suspendu les textos pendant trois semaines, après les troubles provoqués par la victoire de Joseph Kabila à la présidentielle. 

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